(Archie&Livia) Deux inconnus, deux anonymes, mais pourtant.

 @Archie Wright

Les choses étaient étranges depuis que tu étais autorisés à sortir un peu de l’hôpital. Souvent avec Sam ou Alba, tu redécouvrais doucement Portland, les endroits où vous alliez souvent, les magasins que tu aimais faire. Comme si cela pouvait faire revenir tes souvenirs de l’accident, rendre ses flashs flou de cette nuit, un peu plus net. Mais tout ce que tu remarques, c’est que quand on ne quitte jamais une ville et ses environs, on a dû mal à voir que les gens changent, que les lieux changent et évoluent. Les choses paraissent normales mais avec ta coupure avec le monde, tu as parfois l’impression que tout avait changé. Et puis, il y avait cette bombe qui venait de d’exploser en plein visage, tu es maman. Wahoo, c’est un truc de malade, un truc que tu ne comprends pas vraiment et qui pour le moment te provoques des crises d’angoisses. Tu es bien plus l’enfant que le parent et c’est ainsi depuis toujours mais soit. Un mensonge aux infirmières et un tour en bus plus tard, te voilà arrivé au stade. On ne peut pas dire que tu sois une fana de sport mais il n’était pas rare que Sam t’y amène, c’était une habitude d’enfant, un peu comme des vacances –puisque vous n’en aviez que rarement-. Bref, c’était bien plus une madeleine de proust qu’une réelle passion pour le sport. Les portes sont ouvertes alors tu entres sans trop te poser de questions, comme tu l’as toujours fait .Préférant voir cette porte ouverte comme un signe que comme une éventuelle infraction. Tu montes l’escalier de fer et tu t’installes dans les gradins, les yeux naviguant que le terrain mais la tête plongé dans les souvenirs, retenant tes larmes. Puis tu entends un bruit qui te sors de tes songes et en levant le regard un sourire apparait sur ton visage. Est-ce que tu le connais ? Non, enfin si son visage te dit que c’est l’un des joueurs que vous avez vu lors de votre dernière sortie mais tu ne peux pas prétendre le connaitre, pas encore. Alors tu décides de te lever et de le rejoindre, entre cela et resté à se morfondre, le choix est rapidement fait. « Salut » Tu lui souriais, comme tu souris tout le temps. « Je peux essayer ? » Idée probablement folle mais peu importe, après tout, on a qu’une vie, non ?

Archie c’était le genre de gars qui ressentait le besoin de se défouler lorsqu’il était énervé, blessé ou frustré. C’était aussi celui qui préférait rester seul plutôt que d’essayer d’échanger avec les autres pour apaiser les tensions. Archie était solitaire lorsque ça n’allait pas. Il avait des amis, de très bons amis même mais il ne voulait pas les déranger avec ses problèmes. Alors Archie s’isolait et ruminait tout seul dans son coin. Ce n’était pas la bonne méthode, il avait entendu ces mots assez souvent pour le savoir maintenant mais il n’arrivait tout simplement pas à faire part de ses sentiments, n’importe quels sentiments. Alors souvent, Archie se sentait seul et il ne pouvait s’en prendre qu'à lui-même.

Archie avait installé l’une des machines à lancer sur le terrain de l’université. C’était bien de vouloir taper des balles tout seul mais pas évident. Par chance, il y avait ses incroyables machines qui existaient. Différentes trajectoires, différentes puissances. Parfois même mieux qu’un humain. C’était parfait pour Archie et sa solitude. Batte à la main, il tapait de toutes ses forces lorsqu’une balle arrivait à sa hauteur. Il en loupait certaines, et d’autres, il les envoyait dans les airs. Ca lui faisait un bien fou de taper dans ces balles. Ca le détendait et rapidement, il en oublia pourquoi il était en colère.

En réalité, son père lui avait envoyé un message, lui proposant de dîner chez lui dans la semaine parce qu’il avait soit disant quelque chose à lui dire. Archie et son père, c'était une relation compliquée depuis le décès de son aîné. Son père les avait lâchement abandonnés pour s’installer avec sa maîtresse et Archie avait bien du mal à l'accepter. Il n’avait pas encore accepté la proposition de ce dîner mais il savait qu’il finirait par le faire.

Totalement concentré dans ce qu’il faisait, le brun n’entendit pas du tout qu’on se rapprochait de lui alors en entendant la douce voix de la jeune femme, il sursauta. Il se tourna vers elle, et sourit doucement en voyant celui sur les lèvres de la brune. A sa question, il resta silencieux un moment en réfléchissant et finit par lui tendre la batte.

-Vas y.

Archie ne connaissait pas la jeune femme et le campus était si grand que même s’il l’avait déjà croisé, il ne s’en rappelerait pas. Il devait avouer qu’il n’avait pas une très bonne mémoire non plus. Il la regarda faire puis à ses côtés, il fléchit les jambes et lui montra la position à tenir.

-Comme ça, et quand la balle arrive à ta hauteur, tu tapes !

 @Archie Wright

Le stade était étrange, familier et différent à la fois. Il y avait toujours la même pelouse, les mêmes estrades et le même panneau de score, il y avait même l’un des joueurs en pleine entrainement sur le terrain et pourtant, tu savais que c’était différent. Tu le sentais malgré les apparences trompeuses et tu te perdais une fois de plus dans ton esprit totalement perturbé. Et c’était pour ne pas sombrer complètement que tu avais décidé rejoindre le faux inconnu. Si tu as déjà vu des matchs, tu n’as pas souvent eu l’occasion de jouer, enfin pas avec une telle machine. Attention, tu adorais jouer avec Sam quand tu étais plus jeune, il était un véritable coach, pleins de conseils et d’encouragement, t’apprenant les postures à tenir, l’endroit où tu dois placer ton regard. Mais cela n’avait rien à voir avec la machine du professionnel que tu étais en train d’observer. Et ta curiosité naturelle avait fait la suite. Le bruit des marches te fais sourire, réveillant des souvenirs de petites filles. Tu t’approches du jeune homme sans remarquer que tu pouvais être discrète, il faut dire que c’est rare que tu le sois. « Désolé, je ne voulais te faire rater ta balle » Ou t’effrayer. Mais c’est moins cool comme entrée en matière, surtout que cela devait probablement venir de sa concentration réservé à la machine. Ce que tu peux comprendre quand tu vois la vitesse des balles, il vaut mieux ne pas la rater, elles peuvent être violentes. « Interdiction de se moquer de la débutante, ok ? » Tu disais cela sur le ton de l’humour, il était clair que face à lui, tu n’avais rien d’exceptionnel dans ce contexte. Tu avais même de grandes chances de lui paraitre ridicule mais le ridicule n’était pas une chose qui te t’effraies, tu as toujours eu beaucoup d’autodérision et tu accuserais intérieurement le coma. Il a bon dos en ce moment. « Un conseil pour m’éviter une attaque de balle ? » Tout conseil était bon à prendre, d’ailleurs en le regardant et en imitant sa position, tu réalises que tes jambes ne sont pas totalement remise mais pour quelques balles, elles devraient tenir. « Et les yeux dans la balle comme si c’était du chocolat » Conseil peu professionnel signé Sam, mais conseil efficace avec la gourmande que tu es. « Ok, envoi la balle » Tu souriais, comme toujours. Sourire et être positive était la seule chose que le temps n’avait pas pu te voler et il avait essayé avec toutes ses galères. Soudain la balle part et la chance du débutant frappe puisque tu touches la balle. Elle ne va très loin mais ça suffit à te rendre heureuse.