(Flor&Livia) Le gras, c'est la vie.

 @Flor Arocena

Et un long soupir de plus qui vient s’ajouter à cela d’avant. Si cela ne tenait que de toi, tu serais déjà loin dans la ville à la recherche de vrai nourriture. Enfin de junkfood, soyons sincères, tu n’as rien d’un gastronome. Mais tu n’en peux plus de manger des plats fades et sans intérêt déposé malgré tout avec le sourire de l’infirmière dans ta chambre. Et tu comptais clairement sur le distributeur pour t’offrir un peu réconfort gustatif. Grosse déception. Le stock de Reese est vide et chez les chips, il ne reste que celle que tu n’aimes pas. Tu vas donc devoir retourner dans ta chambre bredouille pour aller râler par texto auprès de tes proches en espérant un peu de pitié de leurs parts. Et ça t’énerve. En ce moment, tu as l’impression d’être un oiseau en cage, d’être incapable de faire quoique ce soit sans qu’on te surveille et cela te rend folle. Pourtant, une partie de toi comprend. Trois ans de coma, c’est beaucoup, tu as failli mourir alors c’est normal qu’ils soient tous inquiets. Tu le saurais aussi avec eux et tu sais qu’ils se relaye à ton chevet pour que tu passes le moins de temps possible seule. Mais toi, tu te sens bien. Vraiment bien. Alors oui, tu as quelques séquelles et des tonnes de doutes sur cette soirée et sur ce qui s’est passé dans le monde depuis ton sommeil. Oui, tu as juste le sentiment d’avoir fait une sale chute dont ton corps ne se remet pas, t’offrant une marche parfois bancale. Mais en dehors de cela, tu as surtout le sentiment que tout le monde dramatise. Bref, inutile de rester dans ce couloir froid, tu vas aller déprimer un peu dans ta chambre avant de t’offrir une balade dans le parc de l’hôpital en espérant trouver une cigarette juste pour ne pas te sentir comme l’un de ses petits vieux condamné ici. Un dernier coup d’œil désespéré et tu fais demi-tour croisant presque instantanément une blondinette qui semblait avoir la même envie que toi, qui allait surement elle aussi être déçue. « J’espère que tu n’as pas faim, c’est désespérant. »

Flor avait mis des heures et des heures à répondre à sa mère ou encore à Cam son grand frère, bien trop occupée à faire la fête comme d'habitude. Sauf que cette fois-ci c'était sérieux. Son père se trouvait hospitalisé et les médecins avaient u peur pour lui, comme toute la famille, sauf que Flor avait traîné à répondre. Elle s'en voulait énormément, d'ailleurs elle avait parfois l'impression d'être déconnecté à ce monde étrange. Là elle tentait de se montrer forte et digne, les médecins avaient été rassurant avec toute la famille en disant qu'il allait bientôt pouvoir rentrer à la maison même si c'est la convalescence qui allait l'attendre. Son frère Cam avait même prévu de revenir à Cornelius afin d'être proche de sa mère, son père et elle ; c'était une bonne chose. Tous allaient avoir besoin de soutient pour vivre la maladie. C'était la première fois que quelqu'un était touché dans la famille et le monde s'était écroulée.
Flor marcha tranquillement dans les couloirs afin de e dégourdir les jambes, sa mère était avec son papa qui s'était endormi, autant laisser du calme pour qu'il puisse bien se reposer. Elle devenait folle dans cette cage pendant que Camilo était parti installer quelques petites choses à la maison mais aussi prendre des vêtements pour son père. Flor n'a jamais vraiment aimé l'hôpital, en même temps qui aime cet endroit ? Totalement déprimant, des couleurs horribles, le manque de fleurs, une odeur qu'on ne risque pas d'oublier. C'est là marchant seule qu'elle entendit quelqu'un lui parler, « Pardon .. ? Excusez moi j'étais dans mes pensées, je n'ai pas entendu le début de votre phrase, mais vous avez raison c'est déprimant... » se contente t-elle de dire en grimaçant. « Heureusement que je peux marcher un peu pour me dégourdir parce que rester dans les couloirs à attendre c'est horrible ... » dit-elle en souriant légèrement à la jeune femme qui se trouvait devant elle. Jamais elle n'avait eu l'occasion de la rencontrer mais discuter avec elle serait une bonne chose, elles pourraient passer le temps ensemble et surtout se changer les idées toutes les deux.

(c) mars.

 @Flor Arocena

« Tu prêches une convaincue, je donnerais n'importe quoi pour prendre la fuite » Tu souriais à la jeune inconnu. Au premier abord, tu dirais que vous avez un peu près le même âge mais tu n'as jamais été doué pour ce jeu et puis, avec tes trois années de retard sur tout, tu dois probablement être encore plus mauvaise.. Mais ton aveu était sincère, tu en avais marre de vivre ici. De croiser des gens tristes et malades ou des médecins pressés et puis encore les odeurs de désinfectants et les murs blancs, franchement côté baisse de moral, difficile de faire mieux. Après, tu es vivante, en soit, c'est un miracle alors tu préfères être positive et te réjouir des choses même si ton estomac est en pleine déprime. « Je te disais de ne fonder aucun espoir sur le distributeur, sauf si tu aimes les chips au wasabi. J'espère qu'ils vont le remplir un jour, ça commence à être long. » Tu aimes le wasabi, tu aimes les chips mais pour une raison qui t'échappe, tu as horreur du mélange. Et tu avais beau venir ici chaque jour de la semaine, tu avais l'impression qu'il ne se remplissait jamais (ou alors, tu viens plusieurs fois par jour contrairement à beaucoup de personnes et les délais te sembles interminable). La jeune femme paraissait en forme, malgré un regard inquiet mais elle te parlait alors tu imagines que ce n'est pas si grave que cela. Enfin, tu n'en sais rien en vrai mais depuis ton réveil, tu n'as rien de bien plus intéressant à faire que d'observer les gens qui passent dans ses longs couloirs froid, attirant des regards amicaux des infirmières qui comprennent ton besoin de liberté. Il faut dire qu'elles sont vraiment sympa ici, tant que tu ne rates pas tes rendez-vous et qu'officiellement tu ne quittes pas l'établissement, elle te laisse vagabonder dans les couloirs sans ta sublime blouse qui présente tes sous-vêtements à tous les autres patients. Même si ton look est loin d'être celui que tu avais l'habitude de porter. Bref, c'est un autre débat. « Je m'appelle Livia. »

L'hôpital n'est vraiment pas un lieu accueillant mais Flor se doit d'être là surtout qu'elle n'a pas répondu aux messages et appels de sa mère ou encore son frère... Elle était trop occupée à faire la fête pour être au chevet de son père, c'est une honte qui la ronge. Heureusement que les médecins se sont montrés rassurant avec la famille, le papa Arocena allait pouvoir sortir et faire la convalescence à la maison, d'ailleurs Camilo avait pris une décision, celle de revenir en ville. Marchant dans les couloirs Flor rencontra une jeune femme qu'elle n'avait jamais vu avant, cette dernière était du même avis sur le fait que cet endroit était horrible. « Comment veulent-ils qu'on se remettre en forme dans ce genre d'endroit ? C'est plus déprime-land qu'autre chose » se contente t-elle de dire en adressant un sourire à sa nouvelle rencontre. Flor n'avait pas entendu tout ce que la jeune femme lui avait dis donc cette dernière reprit le temps de lui redire en parlant du distributeur et du fait qu'il ne fallait pas trop y compter. Elle espérait qu'ils le remplissent un jour, « je ne veux même pas savoir la date de péremption des produits qui se trouvent là dedans … » dit-elle en riant légèrement. Dans ce genre d'endroit ce n'est pas la nourriture qu'on retient forcément, ils abusent beaucoup de ce côté là aussi. Face à face la brunette se présenta à Flor, « enchantée, je m'appelle Flor. Tu es ici pour toi ? » demande t-elle simplement, c'est naturellement qu'elle s'est mise à la tutoyer après tout elles doivent avoir le même âge ou presque. Peut-être qu'elle ne va pas aimer et si c'est le cas elle lui dirait sans doute. Pour Flor s'était l'occasion de discuter tranquillement, de se changer les idées et de faire une pause dans toutes les questions qu'elle se posait, à force de réfléchir elle va exploser.

(c) mars.

 @Flor Arocena

« Et tu préfères faire un tour dans la maison des bébés hurlants ? Ou au palais du vomi ? Sinon, on a les sublimes carrousels de fauteuils roulants. » Tu riais légèrement même si elle avait raison, déprime-land était un surnom parfait pour cet endroit. C’était si déprimant, que des visages tristes et inquiets, constamment et on ne parle pas de dehors. Toi qui aime vivre dehors, tu connais par cœur le défilé des zombies accrochés à leurs perfusions dans leurs blouses ouvertes au mauvais endroit. Bref, ça te donnes froid dans le dos d’y penser. « Ca périme ce genre de trucs ? » Parce qu’entre l’acidité de certains et la couleur des autres, difficile de savoir si c’est périmé ou voulu. Tu décides de te présenter à la jeune inconnue, elle te semble sympathique et surtout elle répond à ta remarque un peu près sur le même ton, sans regard étrange ou soupire parce que oui, se plaindre de la nourriture c’est enfantin et en même temps, la nourriture, c’est la vie, non ? « Ouep, je suis ici encore pour un moment. Enfin si j’arrive à me nourrir parce que la gelée à la fraise commence à me déprimer. » Tu abuses, tu as toujours eu l’habitude de manger de la nourriture assez basique, pas vraiment cuisiné. Sam n’a jamais été un bon cuisinier mais depuis que tu es ici, tu t’es promise de ne plus jamais critiqué ses pates au fromage beaucoup trop salé. Parce qu’ici, le sel semble être en voie de disparition. « Et toi ? Il ne me semble pas d’avoir déjà vu dans le coin. » Ce n’était pas une critique ou quoi, juste un constat.

La jeune femme qu'elle venait de rencontrer était vraiment drôle, « je pense que le carrousels des fauteuils roulants ça peut être drôle si on veut faire des courses » se contente de répondre Flor en souriant. Elle avait eu l’occasion de voir cela dans des films et cela avait l'air d'avoir trop drôle à faire. Dans ce genre d'endroit il faut toujours faire en sorte de rire, de s'amuser et de profiter de chaque petits moments pour sourire parce qu'on passe plus de temps à pleurer qu'autre chose. « Franchement jamais je ne touche à cette nourriture, c'est horrible ... » dit-elle en grimaçant, on ne sait pas depuis quand c'est dans cette machine alors il est hors de question de mettre ça dans sa bouche, c'est le risque d'être malade. La jolie brune était là pour le moment, cela ne devait vraiment pas être drôle d'être si jeune et à l'hôpital. Elle retourna la question à Flor ajoutant qu'elle ne l'avait jamais vu dans le coin, « en réalité ce n'est pas moi qui suis à l'hôpital mais mon père ... » dit-elle en regardant sa nouvelle rencontre. Son père avait eu beaucoup de chance selon les médecins, peut-être qu'il faudrait du temps pour qu'il se remette totalement mais il était sortis d'état grave. « Il doit sortit dans quelques jours pour faire la convalescence à la maison, avec ma mère et mon frère on fait un roulement pour venir le voir … là c'est ma pause pour me dégourdir les jambes » répondit-elle en ayant un léger sourire sur les lèvres. Entre les fauteuils peu confortables, les magazines qui datent de l'antiquité, la nourriture horrible et l'odeur d'hôpital, Flor a besoin de marcher un peu pour dégourdir les jambes et prendre l'air.

(c) mars.

 @Flor Arocena

« C’est clair mais c’est pas kiff de la moyenne d’âge » Et tu peux me croire sur paroles. Parce que tu as été en fauteuil, durant presque un mois après ton réveil et cela n’avait rien de très drôle. Déjà parce que la déprime n’aide pas, mais quand tu avais fini par te familiarisé avec le fauteuil, tu avais vite réaliser que la plupart des gens avaient l’âge de tes grands-parents. Bien entendu, il y avait des gens aussi mais souvent surveiller par leurs parents, rarement libre. Toi, tu avais bien Sam qui venait te surveiller mais ton ainé ne pouvait pas se permettre d’être là non-stop. La nourriture de l’hôpital était souvent un supplice. Pourtant, tu n’es pas de nature difficile et à vrai dire, tu ne meurs pas de faim mais tu rêves de sortir d’ici juste pour déguster un hamburger et quelques frites, quelque chose avec du gras que tu vas regretter cette été –même si le régime coma te donnes de la marge, très efficace-. A vrai dire, juste un truc avec du sel, ça t’irait. « Je suis désolé, j’espère que les choses vont s’arranger. » Toi, tu n’as pas de père, enfin si tu n’es pas la fille de la vierge Marie –oh que non- mais tu n’as personnes qui était là pour jouer ce rôle auprès de toi. Alors tu ne peux pas savoir ce qu’elle ressent même si tu l’imagines, personne ne reste à l’hôpital par envie. « C’est top, il a beaucoup de chance de vous avoir. » Tu étais sincère, les moments avec tes proches étaient tes préférés. « Et si tu veux pleinement profiter de ta pause, je te conseille le toit, la vue sur la ville est sublime. » Bon c’est interdit d’y aller, mais c’est un détail, non ? Puis ça vaut le coup de troquer l’odeur du désinfectant contre un peu d’air frais et la plus belle vue de la ville. Tu aimes bien y monter discrètement, tu ne croises jamais personne ou presque. Tu as vu un cardiologue une fois, avec une cigarette à la main, l’échange de secret a été facilité par ce détail.

Flor avait décidé de marcher un peu dans les couloirs de l'hôpital afin de se dégourdir les jambes, à force de rester assise dans la chambre de son père ou encore dans les couloirs, la jeune femme allait devenir dingue. C'est alors qu'elle était tombée sur une jeune fille qui visiblement était une patiente, Flor avoua que la course de fauteuils roulants pouvait être quelque chose de drôle mais malheureusement pour elles les petits vieux ici n'étaient pas fan. « Ils ne savent pas ce qu'ils loupent... » se contente t-elle de dire en souriant à la nouvelle rencontre qu'elle venait de faire, comme quoi même à l'hôpital on peut avoir la chance de tomber sur des personnes sympathiques. La blondinette confia que c'était son père qui se trouvait ici, « j'espère aussi, c'est bon signe les médecins parlent de faire la convalescence à la maison » dit-elle en souriant légèrement à la brunette. C'est toujours agréable d'avoir des encouragements dans ce genre de moment. D'ailleurs la jeune femme lui fit une gentille remarque sur le fait que le papa Arocena avait beaucoup de chance de les avoir, c'est clair que pour sa femme et Camilo c'est sur mais pour Flor ce n'est pas vraiment le cas. Elle a merdé. Grandement merdé même … Elle n'a pas répondu quand ils ont voulu la prévenir de l'accident de son père, beaucoup trop occupée à faire la fête encore une fois et elle s'en veut beaucoup. D'ailleurs sa nouvelle rencontre lui proposa d'aller sur le toit si elle voulait profiter de la pause, c'était une belle endroit avec la vue sur toute la ville, « je note ça, merci du conseil. Au faite je m'appelle Flor » répondit elle avant de reprendre, « c'est pour toi que tu es ici ? Tu m'as l'air de très bien connaître l'endroit et tout les petits potins... ». C'était peut-être indiscret mais c'était l'occasion de faire connaissance sur la jeune femme qui se trouvait devant elle, en plus Flor avait elle parlé de son père qui était là actuellement, c'était normal de demander à son tour. Cela permettait de se changer les idées, de penser à quelque chose d'autre mais aussi de faire la connaissance d'une nouvelle personne dans ce lieu vraiment horrible, autant passer un bon moment afin que le temps passe plus vite.

(c) mars.

 @Flor Arocena

La blonde en face de toi t’amusait, tu aimais beaucoup son humour, elle était fraiche et positive, c’était tout ce dont un patient ici avait besoin. L’ambiance était rapidement lourde et malgré les efforts des médecins et les bonnes nouvelles, il y a toujours une tonne de mise en garde qui les suit. Tu sais que c’est normal, que ce sont des conseils utiles pour ton bien mais parfois, tu as juste envie de lâcher prise. D’oublier la réalité le temps d’un rire et surtout arrêter de voir ce regard étrange. Etrange mélange de surprise, de joie et de pitié qui te fais sentir de plus en plus mal à l’aise. « En effet, c’est une excellente nouvelle ! Je suis persuadé que juste sortir d’ici est déjà un remède » Et tu avais hâte que ce soit le tien, même si tu allais devoir vivre quelques temps au crochet de ton frère. Toi et ton fils, d’ailleurs, il allait falloir aussi que tu t’habitues à cela maintenant. « Mexicain ? » Ou français, cela ressemblait à Fleur mais tu n’étais pas certaine que la prononciation soit la même et puis qui sait ton français était peut-être rouillé, c’est une langue tellement complexe. « Moi, c’est Livia. » Oui, tu ne te présentes jamais avec ton prénom, tu le détestes. Il te rappelle la petite fille malheureuse que tu étais puisque c’est ta mère qui l’utilisait. Mère dont tu ignores l’état aujourd’hui. « Oui, j’ai eu un gros accident de voiture et du coup, je dois rester sous surveillance quelques temps. Mais je compte franchir cette porte prochainement soit avec l’accord du médecin, soit par instinct de survie si personne ne remplis le distributeur. » Tu te sens obligé de rajouter cette pointe d’humour pour faire passer ta situation, pour éviter d’être prise en pitié par une personne de plus. Et puis, si tu devais être sincère, tu pourrais t’enfuir d’ici par simple envie parce même avec trois années de volées, tu gardes l’âme de rebelle qui te qualifiais.

C'était une nouvelle rencontre vraiment sympathique, comme quoi se balader dans les couloirs étaient une bonne idée. Flor avait eu besoin de se dégourdir les jambes et finalement le destin a mis cette jeune femme sur son chemin. Toutes les deux échangèrent sur l'hôpital et le fait que ce n'était pas le meilleur endroit du monde, d'ailleurs Flor confia que son père allait prochainement sortir d'ici. La jeune femme devant elle avait totalement raison en disant que riant que le fait de sortir d'ici était le meilleur des remède, « c'est sûr, rester dans ces murs c'est la dépression assurée … Je suis sûr qu'il ira mieux entouré de toute la famille, on va le chouchouter » se contente t-elle de dire en souriant simplement. Flor sait parfaitement qu'elle va passer énormément de temps en dehors de ses études pour être auprès de son père, d'ailleurs son frère a aussi choisis de rester proche de lui et de revenir à Cornelius. Flor se présenta à sa nouvelle rencontre, « non c'est espagnol, je suis née à Barcelone et nous avons déménagé lorsque j'étais enfant » dit-elle en souriant, parfois l'Espagne lui manque beaucoup mais très vite elle a pris ses marques et se sent bien ici. Cornelius est une jolie ville, les habitants sont vraiment supers gentils et surtout elle a l'école qui lui faut. A son tour la jeune femme devant elle se présenta à elle, « enchantée Livia » dit-elle simplement en souriant. C'est elle qui était hospitalisée après un accident de voiture et elle devant rester sous surveillance, « je suis désolée … j'espère que ça ira vite comme cela vous pourrez sortir d'ici et rentrer chez vous » répondit elle en souriant. C'est mieux qu'elle reste sous surveillance afin qu'on prenne soin d'elle en cas de besoin, on ne sait jamais ce que les accidents peuvent créer au corps humain, il suffit d'un problème interne qui n'est pas vu et les choses peuvent mal tourner.

(c) mars.

 @Flor Arocena

On ne peut pas dire que l’hôpital soit un endroit idéal pour faire des connaissances. Bien souvent, les gens dans les couloirs ont une mine déprimée, triste, apeurée aussi. Et tu le comprends parfaitement, toi aussi, tu pourrais l’être. D’ailleurs, tu l’es parfois, quand tu te perds dans la nostalgie du passé. Tu repenses à ta vie, à tes rêves, à tout ce que tu voulais faire, à tout ce que tu ne feras pas. « C’est une évidence. » Tu as hâte de sortir même si tu ne sais pas encore comment les choses vont se passer pour toi. Il va falloir que tu apprennes à être une maman, que tu apprennes à t’occuper d’un enfant, c’était une sacré mission qui t’attendait et tu ne savais pas encore comment tu allais faire pour ne pas être aussi minable que l’exemple que tu as eu. Heureusement, Sam était là. « Je crois que le plus loin où je suis allée, c’est Portland » Tu riais légèrement, voir le monde, un autre rêve que tu ne réaliseras pas. Un de plus. « Cela doit être un pays magnifique, tu as l’occasion d’y retourner parfois ? » Tu imagines qu’elle doit avoir de la famille là-bas, des gens qu’elle ne doit malheureusement pas voir aussi souvent qu’elle le voudrait. Tu ignores le temps de trajet mais c’est assez pour avoir un décalage horaire et puis tu es douée en géographie donc tu vois clairement la distance entre ses deux pays sur le globe. A ton tour, tu te présentes, ton histoire est bien moins passionnante que la sienne, si bien que tu places sous silence ta naissance dans un immeuble miteux de Cornelius. « J’espère aussi, le temps semble long ici. D’ailleurs, si tu veux, je peux te faire visiter le toit ? Enfin si tu as un peu de temps. » Est-ce que tu cherches à apprendre à mieux la connaitre ? Oui, c’est une évidence. Déjà parce qu’elle te plait bien, tu l’as trouve amusante et sympathique mais surtout elle n’a pas ce regard de pitié que tu vois dans tous les regards plus familier que tu croises depuis ton réveil.

L'hôpital n'est pas du tout le meilleur endroit mais parfois on n'a pas le choix d'y aller, le père de Flor n'a pas eu le choix d'y venir mais il n'est pas seul, toute la famille est là pour le soutenir. C'est pas forcément facile mais ils font ce qu'ils peuvent. Livia la nouvelle connaissance de Flor a hâte de sortir c'est totalement normal. D'ailleurs elle confia que le plus loin qu'elle soit allée c'était Portland, « peut-être que plus tard tu auras l'occasion de voyager à travers le monde … il y a tellement d'endroits magiques » se contente t-elle de dire avant de confier à son tour qu'elle était originaire de Barcelone. Livia avait raison sur le fait que l'Espagne est un pays superbe, « oui parfois pour revoir la famille … des fois j'aimerais y retourner plus souvent mais le voyage est long, cher aussi alors il faut y aller quand on a beaucoup de temps » dit-elle en souriant. La famille de Flor est encore en Espagne, c'est pas forcément la meilleure chose pour garder le contact, forcément on loupe pleins de choses quand on vit loin. Les deux jeunes femmes se présentèrent et Livia se contenta de dire qu'elle espérait sincèrement qu'elle allait pouvoir sortir vite d'ici, on se sent tellement mieux à la maison. « Avec plaisir, ça va me faire grand bien de marcher, à force de rester assisse j'ai mal aux jambes » avoue t-elle simplement en souriant avant qu'elle ne se mette à marcher toutes les deux. De toute façon sa maman se trouve avec son père, Cam est parti à la maison chercher quelques vêtements pour leur père, alors attendre seule dans le couloir ne donne pas trop envie.

(c) mars.

 @Flor Arocena

« Je l'espère. » Tu étais sincère, tu aimerais tellement voir le monde. Tu as toujours été le genre de gamine qui rêvait de prendre un sac à dos et de vivre au jour le jour dans divers pays du globe et puis finalement la vie t'avait rattrapé. Et même si aujourd'hui, tu sais que tu ne vivras jamais ce genre d'aventures, tu gardes l'espoir d'avoir l'occasion de sortir de cette ville un jour. Ne serait-ce que le temps des vacances. Tu interroges ensuite la belle espagnole, tu es curieuse d'en apprendre plus sur ta connaissance du jour et puis, traverser le globe pour changer de vie, cela ne peut que passionnée la globe trotteuse que tu es. « J'imagine, cela te demande combien de temps de voyage ? » Même si l'avion était un véritable miracle pour ce genre de trajets, tu savais qu'avec les escales et les correspondances, le temps pouvait se rallonger facilement. La discussion te semble fluide, tu as toujours eu beaucoup de facilités à parler avec les gens et tu as le sentiment que la blondinette est un peu comme toi alors l'idée de la conduire sur le toit te sembles naturelle, bien qu'interdit. Mais cela, c'est un détail pour toi, si bien que l'interdiction ne te traverse même pas l'esprit sur le moment. « Viens c'est par là. » Tu lui souriais, tout en ouvrant le chemin vers un escalier. Réalisant une fois en face de lui que tu allais probablement être plus longue qu'elle pour le monter. Même si il reste un excellent exercice, tes jambes sont parfois douloureuses quand tu les pousses un peu trop. Et ce simple escalier pour tout le monde devient une véritable épreuve pour toi. « Je sais, je suis un boulet, mes jambes ne reviennent pas aussi vite que je le voudrais. » En réalité, tu te sens mal à l'aise de la ralentir mais elle, elle ne t'a rien dit. C'est juste toi, toi, qui n'assume toujours pas de ne plus vraiment te sentir toi-même. Toi qui aimais la danse et le sport et qui aujourd'hui se retrouve comme une enfant de deux ans dans les escaliers : bancale.