Never been great at de-escalation | feat. Pepper Clark

08/01/2022

never been great at de-escalation
feat @Pepper Clark

C’était un lundi matin habituel. Deborah s’était levée de bonne heure (onze heures) pour faire quelques courses. Elle n’était jamais du matin. Les gueules de bois plus ou moins dures étaient son brouillard du matin. Les cheveux gras, les yeux cernés, le teint terne, elle n’avait prit qu’un café noir et était montée sur sa moto en direction du centre-ville.

Dans les rayons, elle avait évité le plus de regards possibles et fusillé ceux qu’elle croisait. Des provisions de cloppes, de lard et d’oeufs, le thé préféré de Granny Tzipporah et des sacs pour les promenades de Sir Lancelot, tout cela rentra aisément dans le large sac-à-dos défraîchi de Deborah.

Lorsqu’elle sortit du marché, elle eut la mauvaise surprise de voir trois mecs tourner autour des motos, s’asseyant sans gêne sur l’une d’entre elles pour faire mine de la conduire pendant que les autres les prenaient en photo. Le temps qu’elle approche, un deuxième montait en passager derrière son pote, faisant baisser sa Zanella de quelques centimètres.

-Hey, piss off! leur dit-elle sans un bonjour ni un s’il-vous-plaît.
-Why? It’s not like we’re stealing it? l’un d’eux répondit sans se départir de son sourire amusé. Aucun n’avait l’air de la prendre au sérieux. Elle leur pétait tout simplement les couilles. C’était réciproque.
-Nobody taught you not to touch other people’s stuff, asshole?
L’insulte captiva leur attention. Le type qui prenait les photos s’approcha lentement d’elle, de cette démarche fière supposément intimidante fidèle aux virilités blessées. Il s’arrêta à quelques centimètres d’elle, la dépassant d’une bonne tête, clairement dans son espace personnel. Deborah était mal à l’aise, mais refusait de céder et de reculer. C’était sa moto, merde!
-I wouldn’t mind you touching my stuff. susurra-t-il avec provocation.
-Oh yeah? répondit Deborah, son regard sulfureux.

Elle attrapa fermement le sweat en face d’elle et envoya le plus fort possible son genoux dans le paquet. Elle n’était pas douée pour la désescalade…
-Be careful what you wish for…
Elle ne vit pas le poing arriver vers son visage. N’eut pas le temps de l’éviter non plus. L’impact lui aveugla la vue, la douleur lui brouilla tous les sens. L’espace de quelques secondes, ses oreilles sifflaient, ses yeux voyaient des étoiles. Quand la vue lui revint, elle était vautrée sur le trottoir, et quelque chose de chaud et d’épais coulait dans sa bouche.

07/01/2022

Never been great at de-escalation

@Deborah Belman

Tu regardes ta montre qui affiche déjà neuf heures alors que ton pied tapote fermement le sol en carrelage de l'entrée du tribunal. Des sonneries dans le vide, encore. Un message pour lui dire que si il tient à sa vie, il a intérêt d'être sur sa bécane en direction de te rejoindre. C'est peu conventuel comme menace quand on te regarde de lui, dans ta longue robe noire qui te donne l'air innocent de l'avocat. Mais l'homme au bout du fil, tu le connais. Ce gamin tu l'as vu grandir et tu l'as vu plongé doucement dans ses conneries alors, tu le ramasses. Comme tu les ramasses tous, espérant qu'il ne finira pas sa vie derrière des barreaux. Déjà parce que c'est la famille, mais en plus, il en tient de ta réputation. Tu es celle qu'on déteste parce qu'elle évite la prison à ceux qu'on appelle "les criminels", expression qui t'amuse puisque sans jugement, il n'est que présumé coupable, non ? Oui, tu joues avec les mots, c'est ta force Pep. Et quand tu le vois arriver en retard, ton regard noir en dis long, vous avez eu chaud. Au fil du procès, tu esquives les pièges, joues avec le peu de preuves et ressort victorieuses. Bon, avec des heures d'intérêt général pour lui, mais au moins, il passera la nuit chez lui. Onze heures et trois messages du vieux Ed te demandant de faire quelques courses avant de rentrer. C'est comme cela que tu t'es retrouvé au supermarché. Ta robe d'avocate retirer, c'est avec ton costume de coeur que tu traverses les rayons, le visage fier, l'air assuré. Tu fais tes courses qui rejoignent ta tenue dans ton sac à dos. Puis tu sors et tu assistes de loin à une scène qui te déplait même si elle n'est pas inédite. Tu soupires en voyant les gamins puis tu vois une femme qui intervient et tu décides de faire la même chose en pressant le pas. Évidemment, le temps que tu traverses le parking, elle est à terre et eux, ont décampé comme des lapins face à ton blouson qu'ils savent reconnaitre. En temps normal, tu aurais pu lui courir après mais pas là. Là, tu t'en tapes de ses crétins, tu préfères te pencher vers la jeune femme à qui tu tends un mouchoir. « Joli coup de genou » Tu lui tends la main pour l'aider à se lever ou juste à s'asseoir selon ses besoins. « Ca va ? »

08/01/2022

never been great at de-escalation
feat @Pepper Clark

Le temps qu’elle retrouve ses esprits et reprenne ses repères, les trois trouducs avaient déjà pris leur envol. Elle n’avait que les semelles de leurs chaussures pour les reconnaître. Super! “Oui, monsieur l’agent, ils avaient des semelles blanches et oranges.” “Très bien, miss, nous allons passer un avis de recherche immédiatement. Recherche trouducs avec semelles ordinaires.” Mais bien sûr…
-Joli coup de genou. la complimenta une voix.
Deborah leva le regard, causant un vertige, sur une superbe femme au blouson de cuir lui tendant un mouchoir.
-Thanks… croassa Deborah en prenant le mouchoir et en essuyant ce qui coulait sur son visage. Lorsqu’elle baissa les yeux dessus, il était imbibé de sang. Deborah écarquilla les yeux et le replaça sous son nez. F*ck!
-ça va? lui demanda la splendeur brune en lui tendant une main.
Deborah la saisit pour se redresser, mais resta assise à terre, prise de nouveaux vertiges.
-Yeah, I… I should be alright in an instant.
Elle leva une main vers sa tête. Un endroit au-dessus de son oreille pulsait douloureusement. Elle avait du se cogner la tête en tombant.
-I f*cking hate people… grogna-t-elle. Elle adressa un regard malheureux à son aide, semblant se rendre compte que l’insulte pouvait s’adresser à elle aussi. Alright, maybe not you. Where is my bag? marmonna-t-elle en regardant le trottoir autour d’elle.
Elle s’était soudain rendue compte ne plus l’avoir à son épaule.

07/01/2022

Never been great at de-escalation

@Deborah Belman

Des crétins, il y en avait à chaque coin de rue. Des gamins des beaux quartiers, persuadé que la ville est à leurs pieds, presque sous leurs ordres. C'était faux, tu ne l'étais pas et la demoiselle en face de toi non plus. Même si cela lui avait valu de finir à terre. Ca t'énerve Pep, ça te révoltes mais c'est avec ton sang froid que tu remportes des victoires. Même si là, tout de suite, la victoire n'est qu'un détail. Elle saigne, ça n'a pas l'air trop grave mais tu n'es pas médecin. Tout ce que tu sais, c'est ce que les bagarres de bar t'ont appris, un nez saigne vite et vite de manière abondante. Mais quand tu lui tends la main, tu vois qu'un vertige l'envahit et naturellement, tu te baisses à sa hauteur. Histoire de t'assurer qu'elle ne va pas tourner de l'oeil sur le trottoir. « Tu es sur ? » Tu fais tourner ton sac pour y prendre une bouteille d'eau que tu lui tends. « Tiens. Tu veux que j'appelle un médecin ? » C'était surement la chose la plus prudente à faire mais tu n'es pas le genre de femme qui prend des initiatives pour les inconnus. Après tout, si elle est fermée à l'idée, c'est son problème. Tu souris à sa remarque, on ne peut pas lui reprocher surtout qu'elle n'est pas un visage familier. Nouvelle en ville ? C'était plus que possible et l'image de Cornelius venait d'en pâtir. « Là. C'est des gosses de riche, je ne pense pas qu'il t'a volé. » Tu attrapes tout de même le sac que tu lui rends.

08/01/2022

never been great at de-escalation
feat @Pepper Clark

Son aide se baisse à sa hauteur, son visage bien en face de celui de Deborah. Elle est vraiment belle, réalise-t-elle. De belles prunelles, de belles pommettes, de belles fossettes. Belle.
Un sentiment de honte l’envahit d’elle ne sait où, mais le reconnaît. Cette impression qu’une eau glacée monte soudainement pour la noyer. “You trash. You deserve to be down.”
Deborah saisit la bouteille d’eau qu’on lui tend et en engloutis de grandes gorgées pour noyer ses voix intérieures.
-Tu veux que j’appelle un médecin? offre-t-elle en plus.
- I am a… Deborah ferme soudainement la bouche, son regard fixé sur le visage de son aide. Le regard de quelqu’un qu’on vient de prendre en train de mentir.. Wow, les habitudes ont la vie dure. "A what? A doctor? No, you ain’t. Not anymore." alright. finit Deborah avec un sourire crispé. I am alright. No need to bother anyone.
Voulant ajouter l’action à la parole, elle se relève au prix de quelques efforts et quelques grimaces. Son aide lui tends son sac, qui était tombé au sol dans sa chute.
- Là. C'est des gosses de riche, je ne pense pas qu'il t'a volé.
-Not sure he had the time either. ajoute Deborah tout en vérifiant que ses clés et son porte-monnaie n’ont pas bougé.
Au poids, elle peut juger que ses courses n’ont pas été touchés. Mais à la texture, il ne fait pas l’ombre d’un doute que ses oeufs n’ont pas survécus. Un nouveau juron sors de ses lèvres. Quelle journée.
-I guess I’ll have to go back in there buy them again… râla-t-elle en cherchant des yeux une poubelle où jeter sa boîte d’oeufs dégoulinant de son contenu. Uhm… Thanks anyway. Really…
Deborah n’était pas une reine des remerciements. Mais si on lui avait demandé, elle aurait juré que personne n’aurait levé le petit doigt pour l’aider. Personne ne l’aurait fait à Portland en tout cas. Alors une bonne âme qui lui file un coup de main, ça valait bien ses meilleures manières… parce qu’elle n’était pas capable de mieux.

07/01/2022

Never been great at de-escalation

@Deborah Belman

La femme à terre n'avait pas l'air d'aller aussi bien qu'elle semblait vouloir te le faire croire. Et tu ne savais pas si c'était juste une impression ou si le coup contre son nez était bien plus fort qu'elle ne souhaitait bien l'admettre. Quoiqu'il en soit, il l'avait sonné et cela, personne ne pouvait le nier. Tu lui tendais alors une bouteille d'eau pour qu'elle puisse s'hydrater et retrouver un peu ses esprits. « C'est toi qui vois, mais ça ne me dérange pas de te conduire chez l'un d'eux si besoin. » Ou d'appeler une ambulance parce que si elle est encore sonné, une balade en moto n'est pas la solution et c'est le seul moyen de transport que tu possèdes. « Pas faux » Ils avaient été surpris et une bande de petits cons peut voler par simple plaisir, inutile d'avoir un motif. Surtout que leurs échos avaient pris un sacré coup ~~de genou~~. Elle vérifie son sac et tu vois quelques choses d'étrange dans son regard. Ignorant les trésors du sac, tu es loin de deviner que c'est le destin des oeufs qui s'est terminé en omelette plus vite que prévu. « Tout va bien ? » Tu comprends assez vite après ta question la nature du problème, bien moins grave qu'on aurait pu l'imaginer. « Oh ce n'est rien et si tu décides de porter plainte, n'hésite pas, je connais un excellent avocat, tu es sûr de leur offrir quelques heures à ramasser des ordures. » La meilleure des avocates même : toi. Et oui, malheureusement dans un monde d'argent, on ne gagne pas de gros pactole face aux billets verts mais c'est toujours satisfaisant de voir des gosses de riches ramassés la rue.

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