— talk to me (ft.joleen)

fin de matinée, dernière heure de cours avant la pause déjeuner, c'est avec ses terminales que lip termine. un cours qui se déroule comme d'habitude, avec des éléments perturbateurs, des élèves investis et d'autres qui sont là parce que, pas le choix hein. et puis il y a joleen, lip la connaît depuis l'an dernier, elle était déjà dans une des classes qu'il avait pour donner ses cours d'espagnol et c'était une de ses meilleures élèves, décrochant toujours ou quasiment les meilleurs résultats. mais depuis la rentrée de septembre c'était totalement différent, entre la chute de ses notes, ses absences répétées, les devoirs non rendus ou alors complètement page blanche, c'était la descente aux enfers pour cette jeune fille brillante. la cloche sonne, les élèves se précipitent pour être les premiers au self, et joleen traîne des pieds, prends son temps pour ranger son cahier, "heum...joleen, je pourrais te voir quelques minutes avant que tu y ailles s'il te plaît ?" qu'il lui demande alors que la salle de classe est presque vide.

Tic tac, tic tac, tic tac ...
C'est dingue comment les dernières minutes peuvent être longues dans certaines circonstances.

Tu fixais de tes yeux fatigués l'horloge au-dessus du tableau depuis quelque temps déjà, espérant qu'à chaque clignement de ces derniers les secondes passent un peu plus vite à chacun d'eux. Malheureusement pour toi la magie du temps n'était pas de ton côté cette fois-ci. C'était assez rare que tu t'ennuies en cours, chacun te captivant à leur manière, soit par le sujet traité ou grâce au professeur en lui-même. Celui de Monsieur Watson était habituellement un beau mélange des deux. Il avait le don de te garder captivé tout au long de ces soixante minutes d'enseignement malheureusement depuis quelque temps, même lui n'arrivait pas à capter ton attention, cette dernière s'évadant ici et là à la moindre occasion. Tu soupiras, pour la énième fois en à peine une heure avant que la sonnerie sonne le glas de ton cours d'espagnol. Soulagée d'avoir passé une heure supplémentaire dans ton planning journalier ou tout simplement lasse de la prochaine qui arriverait bien vite, tu n'en savais rien. Tes camarades autour de toi débarrassaient leurs affaire avec hâte, sans doute la faim qui les poussait à être aussi pressés ou tout alors l'ennuie comme toi ? A contrario, lancé dans une dynamique d'escargot, tu pris une cadence opposée à la leur pour les imiter, sans réel entrain pour ranger tes affaires et aller déjeuner. Perdue dans un monde que tu ne saurais décrire, déconnectée, ce fut la voix de ton professeur t'interpellant qui boosta, pour la première fois de la journée, tes neurones anesthésiés. Tu ne donnas pourtant aucune énergie à lui répondre. Ni à lui, ni à ton amie qui t'indiqua le point habituel de retrouvailles.

Rassemblant tes derniers livres et cahiers dans tes bras, tu te dirigeas de manière nonchalante vers son bureau, se trouvant tout au plus à deux mètres de là où tu étais installé toute l'heure de son cours. Silencieusement, tu regardes à répétitions tes converses usées par le temps et les diverses travaux faits à la maison et les différentes affiches au dialecte hispanique que tu réussis à traduire majoritairement, attendant sagement le départ des petits retardataires. À peine le dernier élève avait-il passé la porte de la salle de classe que ton intention se porte sur Mr Watson. « Oui Monsieur ? » Est-ce sans doute la première fois de la journée qu'il entend le son de ta voix, opposément à toi qui l'avais entendu toute l'heure mais laquelle avait une tonalité différente, ce qui bizarrement te fit comprendre que cela ne sentait pas bon pour toi.

il se devait en tant que professeur principal, d'avoir des explications sur ce changement si soudain, et puis il connaissait son père à joleen, ils étaient amis, et si jamais sa fille avait des ennuis, il ne se voyait pas le lui cacher, au diable le secret professionnel dans ce cas. il voyait bien, lip, qu'elle venait à reculons jusqu'à son bureau, mais elle n'y couperait pas, parce qu'à chaque fois elle réussit à s'échapper, comme une ombre ou un fantôme qui passe et que l'on ne voit pas. pour une fois, il a son attention et il compte bien en profiter pour savoir le pourquoi du comment. le brun s'adosse à son bureau, faisant signe à son élève de s'installer à la table en face, il chercha rapidement ses mots pour ne pas la brusquer, la vexer ou paraître trop intrusif. "écoute joleen...hm." il se racla la gorge avant de reprendre, "j'ai remarqué que tes notes, dans ma matière comme dans celle de mes collègues n'étaient pas au beau fixe depuis septembre." il commença en douceur, pas de jugement, juste une constatation. "et j'ai appris à te connaître depuis l'an dernier, jamais je ne t'avais vu avoir en dessous de quinze habituellement...tu as des soucis ?" boum, il entre dans le vif du sujet, le pourquoi de cette convocation express, "parce que, j'ai beau juste être ton professeur d'espagnol, je suis aussi là si tu as besoin de parler, si tu as des soucis ou si tu as des questions." il se veut être rassurant, apaisant, mais il sait que trop bien qu'à cet âge là, la communication avec l'adulte, quand on a des soucis, ce n'est pas aussi simple.

(mille pardons pour ce retard de réponse )