fresh market and sweet talk (lisbeth)

fresh market and sweet talk
@Lisbeth Foster

Le soleil du midi inondait les rues, à l'origine du sourire que le sage-femme affichait. La montre connectée s'alluma au poignet droit d'Abi alors que sa main entourait le guidon de son vélo ; ses deux pieds ancrés sur les pédales. Abi prenait autant, sinon plus, le vélo que sa voiture personnelle. Lorsque ses rendez-vous étaient assez espacés et qu'elle avait du temps devant elle, Abi' considérait le marché comme une seconde maison. Aussi coloré que les murs de sa maison de Rivergrove, recouverts par un savant patchwork de visages familiers. Aussi bruyant que les rues un vendredi soir, lorsqu'elle flânait dans le centre avant de rentrer chez elle. Ralentissant le rythme en arrivant près des étals, Abigail enjamba le vélo pour en descendre et tapota doucement la poche de son manteau, par réflexe. Un sac réutilisable ne la quittait jamais, au cas où justement l'envie lui prendrait de faire quelques emplettes impromptues. Son regard se perdit sur l'étal du fleuriste, garni de plants de saison. Certains rendraient terriblement bien dans la partie avant du jardin. Son coté raisonnable la retenait pourtant d'en racheter, d'autres plants l'attendaient déjà dans ce qui lui faisait office d'atelier de jardinage, dans son petit garage. Il y avait tout juste la place d'y garer sa voiture avec tout son attirail. Alors qu'elle avançait entre des allées qu'elle connaissait par coeur ; Abi adressa quelques sourires aux habitués du marché, autant des locaux que des vendeurs. Ses jambes s'arrêtèrent devant des légumes frais, le niveau d'avocat avait plus que baissé dans son frigo et les fruits manqueraient bientôt à l'appel. Se saisissant de son sac - qu'elle accrocherait au guidon du vélo en repartant - et de sa monnaie, elle régla ses achats.

Lisbeth ? dit doucement Abigail, pensant reconnaître une bonne connaissance au détour d'une allée. ça me rassure, c'est bien toi, plaisanta Abigail en affichant un sourire franc. Comment tu vas ? l'interrogea t-elle en s'assurant qu'elle ne gênait pas la circulation entre les étals. Et comment se porte le courrier du coeur ? demanda avec Abi avec espièglerie. Connaissant la plume de Lisbeth, Abi se réjouissait de la voir donner des conseils dans le journal. Elle avait autant le talent que la compassion naturelle qui allait de pair.