C'est un désastre - (amélia)

C'est un désastre !

Il était encore tôt et pourtant les clients venaient et partaient à un rythme régulier. Certains étaient des habitués qui avaient déjà leurs pâtisseries prêtent à l’avance, tandis que d’autres étaient de nouvelles têtes qui s’arrêtaient pour la première fois. J’aimais les matinées comme ça où je n’avais pas le temps de vraiment m’arrêter. Cela me prouvait que mes créations plaisaient et que ma devanture attirait l’œil. La petite cloche tinta pour la énième fois à l’entrée de ma boutique et je pris le temps de terminer ce que j’étais en train de faire avant de me rendre vers mon nouveau client. Alors que je rangeais des sacs en papiers sous la caisse, un bruit plutôt inhabituel parvint à mes oreilles. Ce n’était pas de la musique, ni des rires… C’était plutôt le genre de bruit qui vous fait sursauter et surtout arrêter directement ce que vous êtes en train de faire. Je me relevai donc rapidement, comprenant que quelque chose venait de tomber sur le carrelage de la boutique. En même temps, la voix d’une jeune femme me parvint et à l’intonation qu’elle venait de prendre, elle n’avait vraiment pas fait exprès. Je laissais apparaître un doux sourire sur mon visage. Je n’allais pas m’emporter et m’énerver sur cette pauvre demoiselle, qui au passage me disait quelque chose. Après tout, cela pouvait arriver à tout le monde, moi la première. Si mes clients savaient le nombre de fois où je faisais tomber des choses à l’arrière-boutique, ils prendraient certainement peur. Je pris ma petite poubelle qui se trouvait derrière le comptoir et me dépêchait de me rendre vers elle. « Ne vous en faites pas, ce n’est pas grave. Je vais nettoyer. » Je me baissais en même temps pour ramasser le présentoir et le remettre à sa place, même s’il était vide. J’avais fait assez de pâtisseries pour qu’il soit une nouvelle fois plein dans quelques minutes et personne ne remarquera la catastrophe qui venait de se produire. « Vous, vous n’êtes pas fait mal j’espère. » Le bien être de mes clients passaient bien évidemment avant mes créations. Des petits choux à la crème vanille/menthe et quelques éclairs au mocca finirent à la poubelle mais ce n’était qu’un détail. Une fois redressée, je tendis une serviette qui se trouvait près du présentoir et lui tendit. « Vous avez un peu de crème sur votre veste. Si vous voulez, vous pouvez venir derrière pour vous nettoyer. » Surtout qu’au vu des vêtements qu’elle portait, la jeune femme devait certainement se rendre à son travail.