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| Sujet: Don't fear the reaper. - Aliz Jeu 13 Jan - 15:57 | |
| All our times have come here but now they're gone. Seasons don't fear the reaper, nor do the wind, the sun or the rain. We can be like they are
2019 Grande faucheuse, amende d'une vie, à payer quand vient le temps, espérant ne pas mettre la main au portefeuille trop tôt. Tant de belles choses à espérer, avant de passer l'arme à gauche. Tant de regrets à accepter, lorsque le moment s'abat sur nous.La famille n'avait plus jamais été la même, depuis la mort de Liam, depuis l'horreur que sa mère avait commise, une erreur involontaire devenue le centre de la haine, envers une mère tout autant accablée par la fin de son petit. Elle n'aurait jamais dû subir autant de mépris, mais les enfants suivaient le père, Leonie la première, Louve la dernière. Elle avait pourtant essayé de lui pardonner, un temps. Sans comprendre, sans saisir la portée de ce qu'il se passait. Assez grande pour pleurer son aîné, encore trop petite pour comprendre la fin des choses. Ce ne fut que lorsque l'horreur s'abattit sur elle, le destin jouant des tours à cette famille, qu'elle comprit que jamais plus sa mère ne serait maman. Femme trop abattue par la mort du premier pour comprendre que la dernière avait subi des sévices, Louve se rangea du côté de sa grande sœur, du côté de son père, tentant d'oublier cette femme qu'elle avait un jour appelé maman. En vain. Les couleurs du viol n'avaient rien à envier à la mort, la faucheuse devenant presque un idéal, quand ta vie se troubla aussi fortement. Sans Leonie, qu'aurais-tu fait ? Aurais-tu rejoint ton frère, pour espérer une consolation, à cette vie dénuée d'amour, remplie par les instincts primitifs et criminels des uns et des autres ? Une question jamais répondue, une sœur toujours présente à ses côtés, pour tout affronter, même le retard des premières règles, même l'avortement, même la dépression. Alors lorsqu'elle la vit à nouveau, en ce jour fatidique, cette femme qu'elle avait cessé d'aimer, du moins, l'espérais-tu, aussi horrible cette pensée pouvait-elle être, une sensation de dégoût s'afficha sur son visage. La louve n'était plus cette gamine effrayée, ne comprenant pas la mort. Elle était une jeune femme ayant affronté les sévices et les abus, ses démons et ses frayeurs, et venant dire au revoir à ses grands-parents. Les parents de sa mère. Drapée de sombres vêtements, un pantalon plus noir que ses cheveux de jais, et une chemise rappelant l'encre de seiche, le tout dans un manteau un peu plus gris, elle voulait rendre un dernier hommage à ceux qu'elle avait toujours aimé, mais son cœur se divisait, à la vue de celle qui, selon elle, ne méritait plus cette place au sein de la famille. Qu'ils furent ses parents ou non, sa mère n'avait plus aucun droit d'assister aux funérailles des siens, après avoir causé la mort de Liam. C'était presque glacial, elle sentait sa sœur dans le même dilemme, et le regard noir porté par son père. S'approchant de l'intruse, elle grimaça doucement, tout en osant lui chuchoter Que fais-tu là ? Elle n'était plus sa fille depuis longtemps, selon elle. Même si ton cœur saignait en réalité, de parler ainsi à ta mère. Une portion de ton âme, toujours attachée à elle. Se détacher de ta maman était bien plus dur que tu ne le pensais, mais tu ne devais pas te relâcher, ne voulant pas lui montrer que la vérité était que tu rêvais peut-être de te blottir dans ses bras. De tout oublier. Si seulement... Mais elle ne le pouvait pas. Pas après tout ce qu'il s'était passé. Pas après Liam. Pas après Monsieur Chambers. Pas après cette foutue ignorance. (c) mars.
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| Sujet: Re: Don't fear the reaper. - Aliz Mer 19 Jan - 10:14 | |
| Des jours que tu la pleures. Des jours que tu t’en veux de pas être allée la voir plus souvent, de ne pas avoir pu mettre les choses à plat avec elle. Des jours que tes démons et tes douleurs ressurgissent. Tu aurais aimé que tout se passe autrement, que cet accident meurtrier n’ait jamais existé. Ta vie – votre vie – n’aurait pas été chamboulé et il se pourrait que tu aies encore aujourd’hui cette vie de famille que tu aimais tant. Mais voilà, tu ne peux pas revenir dans le passé et changer ce qu’il s’est passé. Tu l’as bien compris et accepté depuis quelques temps maintenant. La douleur est toujours aussi vive mais tu apprends à vivre avec. Et aujourd’hui, avoir perdu le dernier de tes parents – et en l’occurrence ta mère – te ramène des années en arrière et ravive donc cette douleur lanscinante en toi et que tu garderas en toi jusqu’à ta mort. Sans compter que tu te rends compte que tes parents ne sont plus et qu’il te manque maintenant des repères, ces êtres chers qui t’ont élevé et qui t’ont amené vers cette vie agréable, cette réussite que tu méritais. Malgré l’accident et ses conséquences, malgré l’éloignement, ils restaient tes parents et aujourd’hui, tu enterres celle qui t’a mise au monde. Dure réalité.
Le décalage horaire et la mauvaise nuit n’aidant pas, tu as une tête à faire peur. Easton t’a fait la remarque ce matin. Il n’a pas tort. Tu as passé une partie de la nuit à te demander comment cela allait se passer, si les filles seraient là tout en te questionnant sur ce qu’elles étaient devenues. Tu n’avais pas pu assister à l’enterrement de ton père, quelques mois plus tôt,, donc tu n’avais pas pu te rendre compte de l’avancée des filles dans la vie. Et tu le regrettes amèrement. Parce que tu as raté tellement de choses dans leurs vies à cause de tout ça. De cet accident, de ta culpabilité, de ton éloignement envers elles, de cette dépression qui t’a enfermé dans une bulle, de cette envie soudaine de partir loin – très loin –, de les avoir abandonnées. De ton propre ressenti, les retrouvailles vont être compliquées. Tu comprendrais même qu’elles ne te parlent pas. Huit années se sont écoulées. Huit longues années et dieu sait que dans la vie d’un enfant, cela peut engendrer des conséquences néfastes. Surtout avec un décès dans la famille aussi brutal que la mort de Liam.
Arrivée sur place, tu ne te sens pas bien. Le stress joue beaucoup sur ton comportement, tes angoisses. Les regards sont tournés sur toi, certains semblent même discuter, chuchoter. Tu n’es pas à l’aise. Mais c’est l’enterrement de ta mère alors tu tentes de garder une certaine contenance, un visage impassible. Et puis, tu les vois … Les filles … Tu les reconnaitrais entre mille. Elles sont magnifiques, sont devenues des jeunes filles. Ton cœur se serre à l’idée de les avoir abandonnées, de ne pas avoir su être une mère malgré le drame. Elles t’en veulent pour ce que tu as fait à leur grand frère … peut-être encore aujourd’hui d’ailleurs … « La même chose que toi » tu lui réponds du tac au tac. « Et c’est peut-être ta grand-mère mais c’est aussi et surtout ma mère » tu continues sur un ton sec. Tu as des torts, des remords et une culpabilité qui ne quittera pas mais jamais tu te laisseras faire par ta fille. |
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