wish i could help more ; w/louve

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with @louve barton

Etrangement, après une longue journée, si tu aimes parfois rentrer chez toi, cette fois-ci, non. Comme une envie et un besoin de te réfugier ailleurs. C'est dans le parc, près du carrousel que tu t'es rendue, un gros manteau sur le dos, une immense écharpe en laine, de quoi être protégé du froid qu'il fait à la fin de la journée.

Du fait d'avoir choisi cet endroit, tu as donné rendez-vous à Louve, une arrivante dans ta bande d'amis, une bouille nouvelle à Cornelius à laquelle tu as donnée, contre toute attente, ta confiance assez vite. Si cette dernière a été digne de celle-ci, ça n'a pas vraiment été ton cas. C'est pour cela qu'avec toi, tu as un sac de courses. A l'intérieur, que de bonnes choses ! Des aliments de qualité, et pas qu'un peu. Ils viennent de l'épicerie où tu travailles. En tant qu'employée, tu as le droit à un petit prix sur tout le magasin.

Cependant, rien de ce qu'il y a l'intérieur est pour toi. Non, c'est pour apaiser ta culpabilité, te faire pardonner. Un doux mélange qui lui retourne le cœur dès que tu y penses.

Tout juste arrivée et installée sur le banc, tu regardes dans le vide, tu réfléchis, tu penses à comment agir. En sa présence, après ce qui lui est arrivé, tu ne sais plus comment être avec elle. Ce naturel qui a forgé votre amitié s'est perdu dans tous les sentiments que son agression t'a fait ressentir. Tu ne peux même pas imaginer ce que elle a vécu. Très honnêtement, tu ne préfères même pas te l'imaginer, tu es bien trop sensible, bien que tu montres le contraire.

Voilà que tu entends des pas s'approcher, tu tournes ta tête en leur direction, tu vois la belle demoiselle s'avancer vers toi. Un sourire timide s'installe sur ton visage, tu te décales comme pour lui faire comprendre de s'assoir à côté de toi. « Salut, toi. » Tu essayes d'agir normalement malgré le fait que tu as envie de chialer en voyant son regard. A ses yeux, tu sens, tu sais que cette histoire n'est pas derrière elle.

@Alix Fitzgerald  

You've got a friend in me. When the road looks rough ahead and you're miles and miles from your nice warm bed, you just remember what your old pal said : girl, you've got a friend in me.

L'appel du cœur, amitié en or, le genre qui ne s'estompe jamais, même face aux coups du sort. L'appel de l'âme, celle de la sœur d'une autre mère, qui vient à la rescousse, même quand le monde s'efface. Toujours là pour remonter le moral, toujours là pour affronter les démons.

Les démons. Ils existaient depuis toujours, pour la louve, incapable d'oublier jusqu'à sa première agression, incapable d'oublier les séquelles encore bien vives sous son sourire, sous son visage semblant rassurer. Elle n'était plus elle-même, depuis bien longtemps, et alors qu'elle avait cru redevenir la Louve qu'elle aurait toujours dû être, en la compagnie d'Alix et les autres, le frère de Greg s'était révélé être le pire des connards, à tenter d'abuser d'elle encore une fois. Encore une fois. Tu te perdais dans cet après-midi ressassée encore et toujours dans ton esprit. Cette fois, où la providence t'avait aidée, en mettant un policier au bon endroit, au bon moment. Cette fois où il t'avait poussée contre un mur, parce qu'il en avait marre que tu le repousses. Il ne t'avait jamais intéressée, et pourtant, chaque non de ta part était refoulé, insulté, et finalement, blessé. Sa main sous ta jupe, son regard... Le même que celui de Monsieur Chambers des années auparavant. Elle secouait la tête, tout en marchant vers le parc, habillée d'un simple jean déchiré, et d'un sweatshirt bleu, avec un long manteau. Elle ne voulait pas penser à lui, mais il revenait toujours dans son esprit. Gâchant tous les bons moments, y compris ceux avec Alix, qui, que ce fut avant ou après l'incident, avait toujours été là, et était toujours là pour elle. Quand tu avais osé parler de ce qu'il s'était passé, Greg ne t'avait pas crue. Au début. Son frère démentait tout. Et il avait fallu que Nikki dépose une plainte de ta part contre lui, et que les policiers arrivent, pour qu'il se rende compte de ce qu'avait fait son frère. Depuis, tu te sentais mal, face à lui. Il n'y était pour rien, tu le savais... mais dans le pire des moments, il avait choisi de faire confiance à l'agresseur, et cela te mettait un goût amer en bouche. Toujours. Mais en cette belle journée, ce n'était pas Greg qui lui avait donné rendez-vous, mais la belle blonde du groupe. Et alors qu'elle la voyait et s'approchait d'elle, elle esquissa un sourire, et un Coucou, comment vas-tu ? avant de s'asseoir près d'elle. Tout était si étrange, depuis, avec Alix. Comme si elle se sentait coupable. Tu savais qu'elle n'avait pas à se sentir ainsi, mais à chaque fois que tu tentais de lui dire, tu avais l'impression que tes mots ne parvenaient pas à combattre la culpabilité qu'elle semblait transporter dans son cœur. Alors elle faisait en sorte de toujours être disponible pour elle, de lui transmettre la chaleur de son sourire, pour tenter de lui faire oublier les liens tranchés par une confiance rompue. Après tout, elle avait toujours confiance en la jolie blonde. Elle savait qu'Alix était une bonne personne, et espérait pouvoir le lui montrer. Mais pour réussir, tu devais réussir à passer outre l'agression. Parce que tu le sentais à chaque fois, Alix lisait en toi comme dans un livre ouvert, et semblait toujours au courant de tes sombres pensées. Rien ne lui échappait jamais.

(c) mars.

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with @louve barton

Ça te torture de regarder Louve dans les yeux, de croiser cette peine, ce traumatisme qui ne peuvent se cacher, malgré les efforts qu'elle puisse faire, malgré la pression qu'elle doit s'infliger pour éviter de repenser à tout cela, de ne pas avoir ces flashbacks. Par pure politesse, en t'adressant à elle, tu le fais mais ça te poignarde le cœur. Ton corps tremble. Les tremblements d'une culpabilité inouïe, que tu préfères taire. Tu sais ce que seront les dires de ton amie : « ce n'est pas de ta faute ». Pourtant, inconsciemment, c'est de ta faute. De toute la bande, tu es certainement celle en qui la nouvelle arrivante à le plus confiance, et pour cause, vous vous êtes rencontrés d'abord avant qu'elle ne connaisse toute la bande. Tu revois encore ce moment où vous lui avez proposé de vivre chez ce salopard, qu'elle s'est retournée vers toi comme pour avoir ta validation, de ce hochement de tête positif, de ce grand sourire que tu as abordé en pensant naïvement qu'il s'agissait d'une bonne idée. Tous ces foutus moments où tu aurais pu lui proposer de vivre chez toi, dans un cocon sûr et protégé qu'est le tien. Cependant, jamais, jamais tu n'as proposé à la sublime brune d'emménager avec toi. Une raison purement égoïste et immature : tu avais peur de son jugement vis-à-vis de tes tics de propreté, ce besoin constant que tout soit propre, sans microbe, tâche, rien. Ce qui n'aide en rien à ton ressenti par rapport à toute cette histoire. Au contraire. Tout s'amplifie à chaque fois que tu as le malheur d'y penser.

Toutefois, nous t'avons conseillé de ne pas te montrer différente avec ton amie, de faire comme si de rien n'était sauf si elle décide d'en parler. Ces précieux conseils, tu les comprends, tu les connais par cœur, seulement, tu as cette capacité de lire entre les lignes d'autrui, tu as cette empathie presque malgré toi. Garder la tête haute, prétendre pour essayer d'apaiser son cœur, sourire bien que l'heure soit aux larmes. « Et toi ? » Volontairement, tu ignores la question. Tu te vois mal mentir, tu n'as pas envie de mentir pour mentir bêtement. De sources sûres, tu sais que Louve se trouve dans le même cas que toi. De ce fait, avant qu'elle ne puisse répondre quoique ce soit, tu poursuis immédiatement avec ce sac, en papier, évidemment, que tu lui tends. « Je t'ai pris deux, trois nouveautés et tout ce que tu aimes. » Un large sourire, faux, apparaît sur ton visage, faisant apparaître toutes tes dents. Au fond, ça te faisait plaisir de lui rendre service, de l'aider. Malheureusement, à ta position, tu ne peux rien faire du plus que ça. « Alors, ton nouveau boulot, ça se passe bien ? Tu arrives à supporter un mioche de cinq ans ? » En parlant de l'enfant, tu as presque comme un visage de dégoût. Bien que tu trouves les bébés très mignons et attachants, à partir du moment où les dents commencent à pousser, c'est un véritable répulsif pour toi, pire qu'une kryptonite.