(Ophelia&Bobby - 02) - Au lycée

pas d'excuses pour les lâches
with  @Ophelia Wade

Insomnie ! Si tu devais résumer en un mot tes nuits. Depuis qu'Ophelia t'avait parlé de cette possible grossesse, tu n'es plus vraiment le toi. Tu n'es plus l'ombre que toi-même. Tu flippes et tu envisages les pires des scénarios. Tu ne veux pas être père, mais perdre Ophelia est une tragédie. Tu n'avais pas prévus de t'attacher à la jeune femme, mais pas non plus, à devenir père ou encore un petit ami. Tu t'étais promis de ne plus jamais t'investir dans une relation, car avec Sam ... est bien avec la demoiselle cela avait foiré et ce n'était pas un problème d'absence d'amour. Tu lui avais laissé presque quarante-huit heures pour venir t'annoncer la nouvelle. Tu espérais tout au fond de toi que la réponse serait négative et que vous alliez pouvoir reprendre votre activité. Tu ne veux pas faire de choix ta famille ou celle que tu pourrais construire avec la demoiselle. Pendant deux jours entiers, tu avais attendu son message, sans rien. Tu n'es pas un professionnel de l'informatique, tu évites même de toucher à ton téléphone et pourtant, pour une fois, tu ne l'avais pas quitté. Bien décidé à l'affronter, tu as pris ton courage a deux mains et tu t'es décidé de la retrouver à la fermeture du lycée. Elle ne pouvait être nul par ailleurs. Tu toques à la porte de son bureau et tu ouvres. Elle est là , assise derrière ce bureau, là où jadis vous avez déjà fait l'amour. "Je peux te parler ?" Elle t'avait pourtant dit qu'elle ne voulait plus te parler, mais peut-être avait-elle changé d'avis? Tu n'as pas de doute, tu sais ce que tu attends de la conversation, tu ne veux plus d'enfants. "Je sais que j'ai réagis comme un con, j'ai dû avoir peur." Réponse d'un lâche ! Tu refermes la porte derrière toi et tu t'avances vers elle. "Je peux te prendre dans mes bras ?" Tu ne fais plus le gros dur devant elle. Tu as beau faire le malin la vérité c'est qu'une part de toi et véritablement épris de la demoiselle et cela ce n'est pas beau même venant de toi.

Les deux derniers jours avaient compliqué. La dispute tournait dans sa tête et la décision qu'elle avait prise avec. Elle avait bien fait ce test de grossesse. Il s'était avéré positif, comme elle l'avait prédit. Mais elle n'avait rien fait. Elle n'avait pas envoyé de message à Bobby, elle n'avait parlé à personne de ce qui lui arrivait. Depuis qu'elle avait claqué la porte, elle n'était plus vraiment elle-même, prétextait une quelconque maladie bégnine pour justifier le temps pâle et les yeux rouges. Elle était encore dans son bureau, à corriger quelques copies. Elle se défoulait un peu sur les copies de ses élèves, usant et abusant de son stylo rouge. Il fallait qu'elle dorme. Mais à chaque fois qu'elle fermait les yeux, elle repensait à eux, à ce qu'il lui avait dit. Bien sûr qu'elle avait été blessé, bien sûr qu'elle comprenait aussi mais il ne s'agissait pas que de lui, il s'agissait d'elle. Ophélia soupira, prit sa tête dans ses mains. Elle releva la tête quand on toqua, lâcha un Entrez. sans réel conviction. Elle fût surprise de voir son amant devant elle, dans son lycée. La surprise sur son visage laissa rapidement place à de l'appréhension. Elle avait fait exprès de ne rien lui dire, elle ne voulait pas le voir. Pourtant, une partie d'elle était heureuse qu'il ait pris cette initiative. Je pense pas tellement avoir le choix. Elle soupire en plongeant ses yeux dans les siens, toujours assise à son bureau. Elle se cale contre son dossier, croise les bras sur sa poitrine. En effet. La réponse est dure, catégorique. Il lui demande alors s'il peut la prendre dans ses bras. Elle le toise, avec son air de prof sévère. T'attends quoi de cette conversation au juste ? Tu comptes me parler calmement ou tu vas t'énerver et m'engueuler comme une adolescente ? Elle ne se laisse pas démonter, jambes croisées sous son bureau, regard dur. Elle est en colère, y'a pas de doutes. Et de doute façon, avec ce qu'elle doit lui annoncer, ça ne se terminera pas bien.

Comme tu l'avais deviné en entendant le entré, elle ne t'attendait pas. Il faut admettre que ce n'est pas dans ton habitude de céder. D'ordinaire, tu n'es pas celui qui fait le premier pas. Mais tu t'es promis de ne plus faire les mêmes erreurs qu'auparavant. Tu t'es promis de ne pas faire ta tête de mule. Puis il te fallait une explication, tu refuses de rester dans le doute. "Tu as toujours le choix, mais j'aimerais bien pouvoir discuter, je pense que nous avons des choses à nous dire." Cela te fait du mal de dire ça. Cela te ressemble si peu, tu n'aimes pas bavarder. Tu es plus un homme d'action qu'un homme qui aime parler. Elle est en colère si ce n'est pas par le son de sa voix, ou par ses mots, c'est bien par sa posture et son regard que tu as compris cela. Tu peux comprendre son énervement, mais elle pourrait y mettre du tiens. "Je vais tenter de garder mon calme, mais oui, je t'ai parlé comme une adolescente, car avoir un enfant de cette façon et digne d'une adolescente." Tu avais été un peu dur, alors tu as vite repris la parole. "Je ne suis pas venu ici pour une dispute. Je ne t'ai pas engueuler et je ne veux pas t'engueuler, je ne suis pas ton père." Tu as déjà assez d'enfants à gérer, pas besoin de jouer le rôle d'un autre. "Je .. je suis là pour savoir si tu as fait le test en question ?" Tu ne peux plus rester dans le doute, tu as besoin de savoir si elle est enceinte ou non. Clairement, tu préfèrerai que la réponse soit négatif. Tu sais que tu es égoïste, tu sais qu'Ophelia pourrait avoir envie d'avoir des enfants, une famille, mais cela ne sera pas possible avec toi. Tu as ta famille et tu n'as pas signé avec le fait d'en avoir un autre.

Il avait raison, ils avaient des choses à se dire mais Ophélia ne savait pas s'il était prêt à entendre ces choses. Elle le savait déjà, cette conversation ne se terminerait pas bien. Ils n'étaient pas sur la même longueur d'ondes, n'avaient pas les mêmes attentes. Au bout du compte, ils auraient tous les deux mal. Bien, discutons alors. Sauf que Bobby ne discutait pas, il l'attaquait directement. Elle étouffa un rire, digne d'une adolescente. Elle voulait lui rappeler, l'adolescente qu'elle avait été. Indépendante, violentée, aux mille cicatrices. A l'époque, elle avait trouvé refuge chez sa meilleure amie et par extension, chez lui. Il savait mieux que qui conque ce qu'elle avait pu vivre dans le passé, il connaissait aussi son corps, savait les cicatrices, les blessures anciennes. Elle ravale une insulte, fait face, les bras toujours croisés sur sa poitrine, le toisant. Il ne méritait pas de gentillesse et à cette instant, blessée dans son égo, elle était persuadée qu'il ne la méritait pas. Elle rigole alors, quand il lui demande s'il a fait le test. Ecoute, non, ça va pas très bien en ce moment, merci d'avoir demandé. Oh oui, je sais, tu ne me fais que me baiser, on est pas un couple mais bon, j'pense que c'est juste du respect de demander à la personne comment ça va. Elle bouillonne, elle fulmine. Il veut pas de dispute et elle cherche juste à entrer en conflit avec lui. Freud se retournerait sûrement dans sa tombe à ce moment là. J'ai fait le test, j'ai même fait une prise de sang, les deux sont sortis positifs. Elle finit par lâcher, les yeux dans les siens, en attente de quelque chose. Elle aurait pu mentir, ça aurait été plus simple mais à quoi bon. Elle avait décidé qu'elle voulait de cet enfant, qu'elle voulait fonder sa famille, avec ou sans lui. Elle ne le laisse pas parler, elle continue. Je ne te demande rien, ni d'être un père, ni d'envoyer un chèque. L'adolescente que je suis, peut gérer la situation sans problèmes. Elle s'attend à ce qu'il se barre en claquant la porte et quelque part, elle comprendrait. Elle était prête à avoir mal.

Tu étais loin de t'imaginer que la conversation allait prendre ce genre de tournure. Tu étais loin de te dire que tu allais engranger une dispute. Mais il faut croire que le destin est moqueur et qu'il se fout pas mal de ta gueule en ce moment. Tu étais à bout de nerf, tu aurais voulu qui tapait sur la table et hurler un bout coup. Il faut croire que le sentiment est partagé puisque c'est elle qui commence à hausser le ton. "Ne me parles pas comme à un de tes élèves! Je ne suis plus un adolescent ! Tu me parles de politesses, me laisser dans le floue pendant deux jours entiers" Tu la regardes incrédule, tu as l'impression que c'est la fin de quelques choses. D'une certaine façon c'est ce qui va se passer. Car, les mots qu'elle continue à dire, te donne un coup en plein coeur. Elle est enceinte ! Mais tu n'arrives pas à comprendre comment cela est-il possible ? Tu as toujours eu l'impression de faire attention. Mais tu as cette phrase qui tourne en boucle, comment cela est-il possible ? Tu es comme bloquer par ses mots . qui tourne et qui tourne , qui tourne dans ta petite tête. "Tu dis de la merde." En passant ta main dans tes cheveux blancs. Elle continue à te dire les mots que tu veux entendre, elle n'attends rien de toi. Mais là, ça te met hors de toi. Tu bouillonnes, ton coeur bat plus vite que prévu .... "SI SEULEMENT S'ÉTAIT SI SIMPLE!" Et là, tu exploses, tu n'as qu'une envie tout casser et c'est pour cette raison que tu finis par balancer le premier bureau qui se trouve devant toi. "Mais putain !!!" Tu ris aux éclats, tu ris jaune, tu ris comme-ci tu étais spectateur de ta vie. Tu n'es plus cohérent, tu n'arrives plus à réfléchir. "Mais qu'est-ce qu'on a fait ! Bordel de merde!" Tu es as bout de souffle. Tu n'es vraiment pas fier de toi, tu n'es pas fier des idées qui traversent ton esprit. Tu as cette boule au ventre et cette colère qui commence à t'envahir. Tu sais qu'elle attendait autre chose de toi. Tu sais qu'elle aurait aimé entendre que tu serais un bon père, mais merde ... Tu ne l'étais déjà pas pour tes enfants, alors encore un autre.

Ophelia a eu affaire à plus récalcitrant dans sa vie. À commencer par son père, ses élèves, la vie en générale s'evertuait à la torturer. Mais elle ne regrettait pas sa décision et elle était sûre d'elle. Elle avait trente ans, elle voulait commencer à fonder quelque chose, seule ou accompagnée. Et elle se doutait qu'elle serait seule. Ça ne la dérangeait pas. C'était simplement un autre combat à mener. Parce que t'as réaction aurait été différente si j'étais venue t'annoncer de but en blanc que les tests étaient positifs ? Merde. J'aurais pu te mentir, j'y ai pensé, tout serait rentré dans l'ordre et ça aurait été qu'une frayeur, c'est ça que tu voulais ? Bah c'est pas ça la réalité, voilà ! Donc continuer à enrager que c'est moi l'immature en attendant, c'est moi qui en assume la responsabilité. T'es aussi coupable que moi. Elle enrage, elle fulmine. Leur paradis à deux venait d'exploser en mille morceaux, sûrement impossible à reconstruire. Le mal avait été effet.  Putain mais c'est simple ! Qu'est ce qui est compliqué ? Me laisser derrière, c'est ça le problème ? Il s'avère que t'as des sentiments ? Que tu veux pas me laisser partir ? Elle rétorque avant de le regarder balancer un bureau par terre. Elle sursaute, se passe une main sur le visage, toujours pourtant aussi calme. C'est pas un comportement d'ado ça ? Elle soupire. Ils sont dans une impasse  et même si elle reste de marbre, ça lui fait mal. La colère et la tristesse se confondent en elle, son ventre se serre, elle commence même à trembler. Ophelia fronce les sourcils, s'appuie sur le bureau, l'air soudainement absent. Elle a déjà eu ce genre de vertige, c'était pas mie à sa grossesse, ça lui arrivait de temps en temps. Mais la, la fatigue et la colère emplifiait le phénomène. Excuse moi, je me sens pas bien. Elle inspire, ferme les yeux avant de se laisser tomber dans sa chaise, le temps que ça se dissipe.

Tu n'es pas quelqu'un de mauvais Bobby, tu n'as pas toujours été bon, mais le monde n'est pas blanc ou noir, tu es une belle nuance de gris. Tu as la rage qui monte en toi et tu as beaucoup de mal à tout gérer. Tu n'as jamais vraiment appris à gérer tes émotions, mais quand il s'agit de deux sentiments. Car, tu es partagé entre deux, tu es en colère et triste. Tu n'imagines pas la suite et évidemment, tu te dis que tu aurais aimé ne pas le savoir. Mais quand tu entends Ophelia est les explications qu'elle te donne, la colère commence à te submerger et cela ne risque pas d'être beau à voir. "Il y a un coupable de cette histoire ? Non ? Par contre, oui, il va y avoir une victime! Tu crois que garder cet enfant est une bonne chose ? Tu sais ce que cela implique d'élever un enfant ? Sérieusement Ophelia, arrête de jouer les connes!" Tu avais balancé la table d'un élève pour évacuer ta rage et elle continue à se moquer de toi. Tu te retournes le poids fermer, si ce n'était pas Ophelia en face de toi, tu ne te retiendrais pas. Tu n'as pas l'habitude de frapper les femmes, mais tu sais que ce n'est pas cette table qui aurait pris cher. "Si tu veux ! Il faut croire que tu ne me connais pas si bien que cela." Tu es rempli de rage, mais quand tu vois qu'elle est sur le point de tomber, tu tentes de la rattraper, mais ce n'est qu'un vertige. "Ça ce n'est que le début des effets secondaires que peut provoquer une grossesse, mais puisque tu sais tout mieux que tout le monde, tu dois certainement le savoir." Tu es cynique, tu es de mauvaises fois, mais tu as simplement envie de te réveiller de ce cauchemar.

Elle a peur mais elle ne le montre pas. Ophélia reste droite, camper sur ses positions. C'est pas un jeu, elle le sait. Et l'homme qu'elle a devant elle, elle ne le reconnait pas, elle ne sait pas qui il est, ce qu'il veut d'elle. Elle voit quelqu'un en colère, triste, atteint. Finalement, ça l'attriste plus qu'autre chose. Elle sent démunie face à lui, incapable de lui faire entendre raison. De toute façon, ce n'est plus en son pouvoir, c'est elle qui a le contrôle de son corps. Elle essaye de ne pas imaginer le pire qui pourrait se passer, il n'allait pas lever la main sur elle, si ? Figure toi que oui, je sais ce que ça implique ! Tu crois qu'avec les parents que j'ai, j'ai du faire quoi hein ? T'es là à jouer les grands mais tu crois que je le suis pas aussi ? Tu sais ce que c'est de s'occuper d'un gamin de cinq ans alors que t'en as que onze ? Avec un père alcoolique qui te bat ? Tu crois que c'est marrant ? Que la situation me fait rire ? Que j'y ai pas réfléchi ? Elle retient une insulte, pas la peine d'envenimer un peu plus les choses, ils étaient déjà au bord du gouffre, à deux doigts de basculer dans le vide. Je pense que tu ne me connais pas très bien non plus alors. C'était alors tout ce qu'ils étaient, deux étrangers liaient par un enfant qui n'en était même pas encore un ? Elle rit jaune, même là, il est incapable de la prendre dans ses bras et de la rassurer. Alors elle rassemble ses affaires, les met dans sa sacoche, à la va vite. C'était une erreur, tout ça. T'as raison, j'ai été conne, pas pour l'enfant, pour avoir cru en toi et un peu en nous. Elle martèle, le regard vide, mettant sa sacoche sur son épaule, prête à partir. Autre chose ? Ophélia demande, sur le pas de la porte, les larmes aux bords des yeux. A quoi bon se cacher, elle ne le reverrait sûrement plus jamais après ça.

Qu'est-ce que tu devrais dire ? Comment est-ce que tu devrais agir ? Certainement pas de la façon où se passe les choses. Tu restes droit, énervé, le coeur battant plus vite qu'à la moyenne devant la sérénade qu'elle te chante. Elle n'est pas des plus glorieuses et elle n'a pas tout à fait tort. Tu sais qu'elle n'a pas eu la vie facile, mais pourquoi offrir ce même style de vie à un enfant ? Un enfant ? Ce n'est même pas encore un enfant, il ne doit même pas avoir un coeur qui bat. Bref, tu bouillonnes et alors que tu voudrais lui répondre, elle continue à parler. Tu ne sais pas quoi répondre à part par un signe de tête, un signe de négation. Il faut croire que vous vous ne connaissiez pas plus que ça. Il faut croire que la tentation n'est jamais bonne encore moins avec une femme aussi sensible qu'Ophelia. Tu pouffes devant cette dernières phrases en quand en te regardant , elle te demande si tu désires dire autres choses. Tu n'as rien à lui répondre. "Je vais partir avec d'être violent!" Bref, tu te retournes, car tu ne veux pas lui faire de mal. Tu ne veux pas de cet enfant, mais tu ne veux pas être ce père si lâche. Tu as toujours assumé tes responsabilités. Tu as toujours assumé tous tes enfants, mais là ce n'est pas possible. Es-tu prêt à perdre tes croyances, celle qui te fait penser que tu n'es pas un mauvais père et par la même occasion, perdre celle que tu pensais apprécier. Tu restes cloué devant la porte, tu hésites, dois-tu faire demi-tours? Mais tu as les nerfs tellement à vif que tu préfères te diriger vers la sortie, claquant la porte de la salle de classe par la même occasion. Monter sur un moto énervé ce n'est pas bon signe, mais, cela ne peut que te faire du bien. Rouler à pleine vitesse.