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Feat @June Taylor

Voilà que je traverse cette entrée de clinique vétérinaire située dans ce quartier avec dans les bras un jeune labrador retriever aux poils sable.

Cette boule de poils, je l’avais repéré alors que j’étais mandaté pour faire une patrouille dans les environs. Au coin d’une ruelle, celui-ci avait pointé le bout de son museau, mais dès que ma tête avait tourné pour le regarder, il s’était engouffré davantage dans ce trou.
Intrigué, je m’étais rapproché et ce chien… je le voyais reculer sans détourner le regard de ce qui pouvait surgir en ma direction. Cependant, j’avais remarqué qu’il avait une difficulté à se mouvoir. Sans aller davantage vers lui, je m’étais accroupi dans l’espoir de ne pas l’effrayer -du moins le moment de l’observer quelques instants-.
Rien autour de son cou, donc aucun collier ou médaille pour l’identifier ou pour mentionner qu’il appartient à quelqu’un. Après, avec la technologie de nos jours, j’avais conscience qu’il a la possibilité d’insérer une micro puce dans l’animal, mais c’était hors de mon champ de compétence -et surtout je n’avais pas les outils-. Cette pauvre bête, elle restait immobile, me fixant, mais ne s’appuyait pas sur ses quatre pattes. J’avais tenté un pas vers lui -ou elle, je n’en savais rien-, mais il reculait aussitôt que je faisais un mouvement.
J’avais envoyé un message texte à mon coéquipier pour qu’il aille acheter de quoi pour apprivoiser l’animal. Je n’avais pas porté une attention particulière au temps consacré. Tout ce qui m’avait importé, était qu’on soit parvenu à mettre la main dessus et à être en mesure de l’emmener où il pouvait recevoir des soins.

Je me présente à l’accueil -toujours avec l’animal dans les bras-. Je n’ose pas le déposer, préférant profiter du fait qu’il soit encore jeune et donc peu bien lourd -chose qui m’étonne encore sachant que je l’ai récupéré aujourd’hui, mais de ce que j’en comprends, sa personnalité semble être docile-. Je ne suis pas un expert, mais je me dis que moins le chien aura tendance à mettre du poids sur sa patte arrière gauche et moins la blessure s’aggravera. J’espère seulement que mon raisonnement n’est pas faux.
J’adresse un sourire à la secrétaire.

- Désolé, je n’ai pas de rendez-vous, mais est-ce que ça serait possible de faire examiner ce chien par un vétérinaire? demandais-je alors que je n'avais aucune idée de comment ce cabinet fonctionnait. Je l’ai trouvé dans une ruelle pas trop loin d’ici. Il n’a pas de collier, j’ignore s’il est micro-pucé. Aussi, il semble avoir mal à l’une de ses pattes.

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Feat @June Taylor

En expliquant la situation, je vois l’employée se diriger vers l’arrière. Probablement pour vérifier la disponibilité immédiate sur place. Je reste cloué sur place -tout ce que je peux faire était d’attendre et espérer qu’ils acceptent de prendre en charge l’animal-. Cette pauvre bête.
Je remonte la tête en entendant une autre voix féminine m’adressant la parole. N’étant pas la même personne à laquelle j’avais expliqué la situation, j’en conclus qu’il devait s’agir de la vétérinaire en chef ou du moins d’une technicienne en santé animale pour venir tâter le terrain et voir ce qui en est de la situation.
Je la regarde s’approcher, guettant les futures réactions du chien dans mes bras. Il baisse la tête alors que la main de la jeune femme s’appose sur son crâne, mais il ne laisse paraître aucun comportement aggressif -il se blottit simplement davantage sur lui-même-.

- Oui, bien sûr, lui répondais-je avec un léger sourire.

Je décolle la boule de poils de ma personne avec un geste lent. J’ignore comment vraiment le lui donner sans mettre le chien dans une position inconfortable ou qui pourrait lui faire mal. Malgré mes craintes, le transfère semble s’être fait sans accrochage.
Par contre, plusieurs poils restent scotchés à mon manteau noir et le contraste rend le tout voyant à des kilomètres. Je tente de secouer cette couche qui me protège du froid de la saison, mais malgré les multiples gestes, la grande majorité sont encore en place. Sur le coup je n’y avais pas pensé.

J’écoute les informations. Donc un mâle d’à peine trois mois. Non pucé… Bien que les paroles n’ont rien de méchant de la part de la professionnelle, je ressens une lame de couteau transpercer ma peau. Je serre la mâchoire. J’ai conscience que c’est une situation récurrente, les personnes achètent un animal sur un coup de tête pensant que ce n’est rien d’en prendre soin, mais qu’une fois mis en face de la réalité, ils désenchantent rapidement. Mais de là à abandonner un si jeune chien dans la rue… Était-ce un si grand effort insurmontable de l’emmener à un refuge ou autre?
Grande respiration. Mon sourire, présentement absent sur mon visage, je m’efforce pour lui en adresser un nouveau tout en acquiesçant d’un signe de tête avant de la suivre dans la salle d’examen.

- De ce que vous m’avez dit, son état n’est pas critique, n’est-ce pas? lançais-je avant que l’examen plus approfondi ne débute.