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| triptych 1 for piano (peter) | |
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| Sujet: triptych 1 for piano (peter) Dim 6 Fév - 18:25 | |
| @peter hansen rêverie, l.68 (debussy)
les pavés sont encore humides de la pluie tombée dans la nuit. près des arbres, on entends les gouttelettes qui s'écrasent au sol, glissant sur les veines des quelques feuilles survivantes à l'hiver. à tes oreilles, tout est mélodieux. pourtant, ce matin, chaque soupir sonne comme un cri. tu le sais depuis le réveil: cette journée sera mauvaise. gary, le chauffeur de ton père, t'a conduit jusqu'ici. le trajet était silencieux pour lui, bruyant pour toi: des acouphènes qui écrasent tes tempes, plantent tes tympans. et le portail du conservatoire qui te domine à travers la vitre teintée. t'enfiles un bonnet, l'enfonce sur ton crâne jusqu'à bien couvrir tes oreilles, et rentre dans l'enceinte du bâtiment.
le premier cours de la journée ne commence pas avant une demie-heure encore, mais tu viens toujours en avance. quelques étudiants sont là aussi, tous affairés à la même occupation, chacun de leur côté: installer son espace, son instrument, ses notes, ses partitions. quelques portes plus loin, les premières voix s'échauffent déjà, les premiers chaussons foulent déjà le parquet. tu jettes un coup d'oeil à ton téléphone: l'heure avance lentement et un nouveau message de lula te ramène à la réalité. week-end déplorable, nouvelles que tu ne voulais pas apprendre. une tête en trop dans ton cercle privé. quand tu l'as vu, t'as failli ricaner, la mauvaise blague, le coup de théâtre: lula semblait si satisfaite, à côté, que tu n'as rien dit. rien dit du tout, ni un bonjour ni un enchanté.
tu passes la porte principale, rejoint le préau, allume une cigarette. la flamme l'embrasse, un nuage de nicotine cache ton visage et pourtant à travers, tu l'aperçois. la tête de trop. la trouvaille de lula. l'enflure. tu recraches ta taffe en soufflant. ça ne fait que se confirmer: cette journée sera mauvaise. il y a des choses qu'il doit savoir. interférer dans ta vie, qu'elle soit sentimentale ou professionnelle, et que ce soit volontaire ou non, ce n'est juste pas acceptable. tu l'interceptes quand il se rapproche de toi, d'une main sur son épaule, ni brutale ni douce, juste affirmée.
"bon, mec. on peut parler?" la clope au bec, c'est une question rhétorique. tu enchaînes déjà: "viens, on va parler. tu sais, lula...?" ta voix tombe dans le silence, un silence réfléchi: il va te falloir trouver les bons mots. comment décrire lula, ta relation avec elle, son coeur que tu galères à protéger, et tes erreurs de parcours?
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| Sujet: Re: triptych 1 for piano (peter) Dim 6 Fév - 21:57 | |
| le paysage file à toute allure. le skate de peter avale les pavés, slalome, arrachant quelques cris aux quelques passants qu’il peut frôler. si ça peut les rendre vivant l’espace de quelques secondes, pourquoi pas. c’est pas en tout cas le temps qui va l’aider à se réveiller. il fait gris, ça le déprime. il sait qu’il tente un peu trop sa chance en sortant dehors la tête nue, suffit qu’une goutte tombe et c’est la fin de son trajet. ça serait une bonne excuse, pour ne pas aller au conservatoire. problème de transport, mensonge à moitié vrai. il jette un coup d’œil à l’heure à la va vite, sur sa montre à gousset. il repose le cadran dans sa poche alors que la chaîne pend presque négligemment, accrochée à sa ceinture.
la nuit a été courte. Il voit déjà audrey lever les yeux au ciel quand il va lui raconter qu’il a préféré revisiter des vieux tubes italiens que d’aller se pieuter. c’est ce qui passe d’ailleurs dans ses oreilles, une reprise de volare, de quoi forcément bien commencer la journée. le portail du conservatoire se rapproche, peter prend son skate en main, l’accroche par un habile tour de passe passe à son sac à dos. il est en avance, il est toujours en avance, enfin, surtout au cours du matin. peter dort jamais beaucoup la nuit, préférant rêver ou danser. la musique est une partie de sa vie, indissociable de lui. passionné depuis gamin, ça a paru le choix de plus sage de s’orienter vers cette branche quand il a fallu commencer des études supérieures.
le sac est posé dans un coin, il sort ses partitions, les pose sur un chevalet pour commencer à les réviser. il est apprécié dans sa classe, il a pas à se plaindre. faut dire qu’il était le petit nouveau à la rentrer, sont rares ceux qui doivent débarquer à cornelius pour une dernière année de conservatoire. il a bien compris que les gens présents ici devaient se connaître depuis des années. mais quelques blagues et son joli sourire ont vite eu raison des dernières réticences de chacun.
sauf de lui. baby. mais lui, c’est particulier. tension et compétition dès le début, peter a enfin eu quelqu’un à sa hauteur, quelqu’un capable de le surpasser, si seulement il n’était pas aussi crispé. et c’est pas faute de lui avoir fait remarqué mais semblerait-il que le brun n’accepte pas la critique facilement. peter s’étire, fait craquer machinalement ses doigts, rituel quasi religieux. il entre alors. et peter, sourit, s’approche, avec en tête leur nuit et puis le week-end dernier. il ouvre la bouche pour dire quelque chose mais il l’interrompt.
ouais, mec. il rétorque en insistant sur le mec. c’est ridicule. c’est marrant, tu m’appelais pas mec y’a quelques jours. il a un léger sourire en coin alors qu’il l’entraîne à l’écart. provocateur, oui, légèrement. lula, ah, cette lula là ! oui, difficile de la manquer et de vous manquez d’ailleurs. léger clin d’œil. il est loin d’être stupide. mais il est joueur, icare qui n’a pas peur de se brûler les ailes. dis moi tout sur lula. il papillonne des yeux, petite moue boudeuse. t’as littéralement cinq minutes avant qu’on commence. il pointe le prof qui vient de rentrer. |
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| Sujet: Re: triptych 1 for piano (peter) Lun 7 Fév - 18:32 | |
| un rictus étire tes lèvres. ça t'arrive, d'avoir ce genre de mimique, mi-décontenancé mi-joueur. peter se moque ouvertement de toi, arborant un parlé ironique et insolent, t'imitant à moitié. toi, tu peux pas t'empêcher de lui sourire en retour: ridicule, oui, tu l'es peut-être à cet instant. mais c'est pas faute d'avoir essayé. "y a quelques jours", tu t'en souviens bien, trop bien à vrai dire: un black-out complet t'aurais mieux satisfait. m'enfin non, il fallait que cette fois-ci, tu te souviennes de tout.
tu te souviens d'à quel point ça tanguait autour de toi. tu touchais les murs comme s'ils étaient devenu un plafond inatteignable ; chacun de tes pas était consciencieux, "ne tombe pas, ne vomis pas, garde les yeux ouverts" tu t'disais. tu voulais même pas vraiment être à cette soirée-là, entouré de gens du conservatoire, des gens à qui tu pensais jamais pouvoir faire confiance. trois heures du matin passées, vous vous retrouviez bras dessus - bras dessous, fringues entassées au sol, lèvres collées, torses transpirants. alors, oui, tu t'en souviens. avec cinq ans de moins, t'en rougirais presque.
"t’as littéralement cinq minutes avant qu’on commence" tu clignes des yeux, reviens à la réalité. ton regard cerné suit son index jusqu'au prof qui rentre dans la salle, avant de se planter dans ses yeux à lui. "très bien." tu fais deux pas, attrape tes affaires d'une main, ta chaise de l'autre: elle racle le sol quand tu la tires vers peter. tu t'installes à la place juste à côté de lui. "j'aime pas qu'on me presse", tu précises, avant de continuer. "lula et moi, on est assez proches. j'veux pas qu'elle souffre, ou qu'elle s'imagine des choses, tu vois." tu fais une pause, ta tête te lance. trop de bruit, pas assez dormi, en manque d'une substance capable de combler un vide. tu finis par soupirer. "elle peut pas savoir que... qu'on se connait". t'allais dire qu'il s'est passé quelque chose entre toi et moi, mais tu t'es repris. tu préfères pas donner de crédit à ce dérapage.
le prof commence son cours, alors un silence s'installe, mais tu veux pas t'arrêter là. tu te penches un peu vers lui, et tu chuchotes. "hé..." quand vos regards se croisent à nouveau, tu as envie de hurler. sa fausse gueule d'ange, sa mâchoire carrée, ses cheveux bien bouclés. il a une beauté injuste, du genre à ne faire aucun effort et avoir quand même des résultats plus que satisfaisants. ta jambe gauche commence à sautiller sur elle-même, geste de nervosité, de fatigue aussi. tu pinces tes lèvres. "tu comptes lui dire quelque chose?"
(trop bien la ref à volare j'aime trop) |
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| Sujet: Re: triptych 1 for piano (peter) Lun 7 Fév - 19:22 | |
| il le voit alors se rapprocher de lui, installant son matériel juste à côté. le rictus de peter s’agrandit un peu. au moins, il lui sourit aussi, il fait pas la tronche. il hoche d’abord la tête, puis la secoue, à la fois amusé et désabusé. dans quoi il avait encore mis les pieds, il se le demandait. pourtant, aux premiers abords, ça lui avait semblé être une bonne idée. quoi de mieux pour désamorcer les tensions qu’une petite nuit sans conséquences ? c’était comme ça que le problème s’était présenté, quand il l’avait embrassé pour la première fois ce soir là. et parce qu’il en mourrait d’envie aussi, il ne savait jamais s’il avait envie de lui en coller une ou tout simplement envie de lui.
fais gaffe, on pourrait croire que tu m’apprécies. il plaisante alors que la chaise racle le sol, attirant quelques regards sur eux. le problème est que la nuit sans conséquences entre deux camarades avait rapidement changé d’apparence. puisqu’après les présentations de ce week-end, peter pouvait dire sans aucuns mal que le plus mal à l’aise de tout le groupe au moment où lula l’avait présenté, ça avait été sans conteste baby. et le jeune pianiste avait rapidement compris pourquoi. assez proche dans le sens « vous êtes ensemble et ça la fou mal que t’as couché avec un de ses amis d’enfance » ou « il pourrait se passer quelque chose et ça me les brise sévère t’avoir croisé ton corps magnifique qui a chamboulé ma vie » ? le tout bien entendu ponctué des guillemets avec les doigts et du sourire en coin.
il hoche la tête alors que le prof commence son cours. un crayon entre les doigts, peter s’amuse à le faire tourner, oubliant presque la présence de baby à côté. de toute façon, y’a pas grand-chose d’autre à dire, ils se sont bien amusés une soirée, ils étaient clairement pas sobre et c’est l’alcool qui a parlé, pas de quoi en faire tout une histoire, non ? son crayon tombe au sol, il le sortant de ses réflexions. il se baisse, le ramasse alors qu’il vient lui chuchoter quelques mots à l’oreille. non. catégorique, neutre, ça lui servirait pas à grand-chose. relax, ça restera notre petit secret. sourire en coin numéro trois alors, qu’il pose négligemment sa tête dans sa main et papillonne des yeux.
d’ailleurs, t’es vache, t’aurais pu répondre à mes messages. et ne pas m’éviter aussi, on aurait pu en parler avant. il parle encore, se prenant un chut cassant d’un autre élève et un regard presque tueur du prof. il regarde alors bien vite la partition, essayant de suivre. mais c’était compliqué de se concentrer avec baby à côté. |
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| Sujet: Re: triptych 1 for piano (peter) Lun 7 Fév - 21:25 | |
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"assez proche dans le sens « vous êtes ensemble et ça la fout mal que t’as couché avec un de ses amis d’enfance » ou « il pourrait se passer quelque chose et ça me les brise sévère d’avoir croisé ton corps magnifique qui a chamboulé ma vie » ?" ah! tu ricanes. touché. un rire court, solitaire, qui brise le silence qui venait tout juste de se faire dans la salle, en prévision du début de la leçon. il en manque pas une, et tu tombes toujours dedans. tu baisses rapidement la tête quand déjà des regards curieux te dévisagent ; ici, les gens n'ont pas l'habitude de t'entendre rire.
t'as jamais vraiment pris le temps d'apprendre à connaître tes camarades du conservatoire. des amis, t'en as déjà, ailleurs. alors qu'est-ce qui t'as pris? tu mettais une distance avec tout le monde jusqu'à présent, et tu n'avais aucun soucis. pourtant, il avait fallu que t'ailles te ridiculiser dans les draps d'un abruti heureux, qui maintenant n'arrêtait pas de te sourire. ici, c'est boulot, tu t'répètes intérieurement. tu te répètes ce que ton père lui même t'as répété, des mois durant, pendant tes premières leçons. t'étais tout gosse à peine. les doigts sur les touches, les épaules courbées au dessus du clavier. on se tait pour écouter les notes. sinon, il aurait plutôt fallu s'orienter vers le chant.
dans un moment d'inattention du prof, tu glisses dans un murmure en sa direction. "on est pas ensemble. je tiens à elle, c'est tout." toi aussi, tu sais te montrer catégorique. avec luz, votre relation n'a rien d'officiel. tu penses même pas être un peu amoureux. mais elle est là, à tes côtés, depuis des années. dans le meilleur comme dans le pire, comme si vous aviez prononcés vos voeux. elle te connaît ; elle te connaît vraiment. dans les larmes, les cris, le manque. peu de personnes t'ont déjà vu ramper. elle, si. face à toi: un sourire, encore. ses lèvres un peu retroussées, l'ombre d'une fossette dessinée sur la joue. une vraie tête à claques, tu t'dis en soupirant.
d’ailleurs, t’es vache, t’aurais pu répondre à mes messages. et ne pas m’éviter aussi, on aurait pu en parler avant. quand t'ouvres la bouche pour lui répondre, tu t'interromps bien vite. repérés. le prof de ce matin est un peu casse-couilles, il vous juge de loin et laisse un long blanc s'installer dans son monologue avant de reprendre. discrètement, tu sors ton téléphone de ta poche. dans tes messages, tu retrouves très vite ceux qu'il t'a envoyé et que tu as laissé sans réponse. d'un doigt habile, tu tapotes sur l'écran tactile: "dsl . j'avais pas enregistré ton num", emoji clin d'oeil.
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| Sujet: Re: triptych 1 for piano (peter) Lun 7 Fév - 21:51 | |
| il jubile, intérieurement, de lui avoir arraché un rire. il est même étonné, il lui va si bien ce rire. il s’empêche de lui faire une remarque sur ça, préfère afficher un sourire sincère. peut-être qu’au bout de six mois, baby allait un peu plus s’ouvrir ? fin, de toute façon, peter faisait parti de leur groupe donc il n’aurait pas trop le choix. parce que le jeune homme pouvait s’avérer un poil collant avec le temps.
il recommença alors à faire tourner le crayon entre ses doigts, retenant un soupire. il s’imposait d’aller en cours mais au fond, ça l’ennuyait. il préférait appliquer ses leçons plutôt que de les écouter, surtout quand le prof était aussi lent à parler que maître yoda. au moins, celui là, il débitait pas ses phrases à l’envers. non, ce que peter voulait faire, c’était retrouver l’ambiance des bars, retrouver cette énergie et cette passion qui l’habitait quand il faisait chanter ou danser les gens. c’était beaucoup mieux que les récitals ou les concours. le piano avait été une passion, depuis gamin. il aurait pu arrêter, il avait eu de la chance à la loterie des parents, ils étaient un peu toqués mais au moins, ils tenaient compte de l’avis de leurs enfants.
il lève alors les yeux au ciel. il tenait à elle. ça lui faisait une belle jambe. peter aussi tenait à elle. ils avaient fait les quatre cent coups, gamins, avec elle et audrey. ils avaient combattu des dragons et affronté des géants, ils avaient veillé dehors, défiant l’autorité parental. ils avaient été punis ensemble aussi, surtout. il avait passé la plupart de ses vacances avec elle et luz avait été la première personne qu’ils étaient allés voir quand ils avaient emménagé ici. mais de toute évidence, luz ne lui avait pas parlé de tout ça, ne lui avait pas parlé d’eux. il était un peu déçu mais bon.
peter sort son meilleur sourire d’élève innocent. c’était ça en fait, la présence de baby à coté le perturber. pour des raisons diverses et variées. il était une mauvaise influence. forcément, des passages de leur nuit repasser en boucle dans sa tête. quand il avait embrassé son cou, quand il l’avait entendu murmurer son prénom, quand il avait enfin senti sa peau contre la sienne. sur le moment, il avait eu envie d’en mourir. et maintenant, il se retrouvait à côté de lui et n’était plus certain que ça soit la même personne. fallait qu’il le refasse boire, c’était ça la clef du succès. il sent alors son téléphone vibrer dans sa poche, lui coule un regard. il a l’impression de retourner au lycée. piètre excuse. parce que je suis sûr que y’a autre chose que t’as bien enregistré. il colla un émoji au regard lubrique avant de continuer. mdr, en vrai, t’es pas si coincé que ça, je pensais que ça serait pire. il tourna son visage vers lui, mima un baiser des lèvres avant de faire semblant de suivre le cours. baby était bien plus intéressant que toutes les partitions du monde.
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| Sujet: Re: triptych 1 for piano (peter) Mar 8 Fév - 12:29 | |
| devant le piano à queue installé en bout de salle, le prof appelle un élève à s'avancer, pour jouer le morceau sur lequel vous travaillez. tu fronces les sourcils quand le nom mentionné n'est pas le tien: moitié-déçu, moitié-soulagé. les premières notes d'un schubert mélancolique résonnent très vite dans la salle à l'acoustique travaillée. impromptu no.3, op.90, les yeux rivés sur la partition ouverte devant toi, tu suis la mélodie jouée par un autre. en un instant, tu quittes ce monde: la musique a cet effet là sur toi.
le regard dans le vide, tes doigts pianotent instinctivement contre ta cuisse, jouant ce morceau dans l'air, sur des touches invisibles. tu penses à ton enfance en france, quand maman était encore là et que compter les méduses échouées sur la plage était ton passe temps favori. ses longs cheveux brun et son trait d'eye-liner toujours parfait, sa main habile qui nettoie le coin de ta bouche après avoir mangé. tu penses à luz, dont le portrait se superpose parfaitement aux souvenirs de ta mère ; elles ne se ressemblent pourtant en rien. tu penses à luz, à sa colère, sa peine et son obstination, s'il s'avérait qu'elle apprenne que t'as partagé les draps de son ami d'enfance, celui qu'elle semblait si fière de tous vous présenter. le prendrait-elle comme une trahison de ta part? t'as du mal à te faire à l'idée que ton comportement allait encore décevoir quelqu'un.
l'écran de ton portable s'illumine, affichant une nouvelle notification. ta main improvisée schubertienne s'évanouit contre le tissu rêche de ton jean, avant d'ouvrir le contenu du message. "je suis sûr que y’a autre chose que t’as bien enregistré." tu prends une longue inspiration, esquisse un sourire espiègle suite à cet emoji bien placé. puis, tu soupires. il n'y a rien de drôle. quand tu poses ton attention sur lui, il t'envoie un baiser. coincé, tu ne l'es pas, tu ne l'as jamais été. cet apriori était une preuve de plus que ce garçon ne te connaissait pas, et qu'il voyait seulement ce qu'il voulait bien voir ; du moins, ce qui lui était accessible de voir.
tes mains tremblent sous le carnet que tu as ouvert sur tes genoux. ton corps se fait lourd ; t'as l'impression d'être trop sobre pour être toi-même. l'idée que peter te fréquente plus régulièrement via le biais de lula te fait peur. ça lui donnerait des occasions de voir qui tu es, qui tu peux être réellement. un baby sous la lumière blanche d'un néon fatigué en salle de cours et un baby sous lumière violette et tamisée d'une pleine soirée ne sont pas les même baby ; un baby sous schubert et un baby sous des bandes originales italiennes datant des années soixante-dix, ce n'était pas non plus pareil. le problème, il était peut-être né là: peter te plaisait, un peu. tu avais peur de lui plaire aussi.
au bout d'un moment, tu finis par lui envoyer une réponse: "comme l'intuition que ton avis sur moi va changer du tout au tout." puis, tu rajoutes quelque chose que tu regretteras peut-être. "ouvre bien les yeux, le spectacle commence."
Dernière édition par Baby Azéma le Mar 8 Fév - 14:31, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: triptych 1 for piano (peter) Mar 8 Fév - 14:23 | |
| non, ils ne se connaissaient pas. jusqu’à ce qu’ils se retrouvent enlacés sous ces mêmes draps, leurs échanges s’étaient limités à des regards, deux trois mots sur un morceau, sûrement quelques taquineries de peter pour le voir sourire. parce qu’en classe, tout le monde souriait, les traits plus ou moins relaxé. et en marge de tout ça, il y avait baby, le visage caché sous ses boucles brunes qui venait et repartait, sans laisser vraiment d’empreinte. ça avait beau en refroidir plus d’un mais peter, ça lui donnait juste envie de le connaître, de percer cette carapace et le faire sourire, parce qu’il venait tout juste de découvrir qu’il aimait le faire sourire.
les notes volent, apaisantes. il ferme les yeux, pour apprécier, laisse son esprit être transporter ailleurs. sa tête bouge un peu, sur les variations, comme si c’était lui qui était devant le piano. il s’y voyait déjà, devant une salle comble, de personnes en tenue de soirée, interpréter du schubert comme s’il était possédé. un peu contradictoire avec ses envies de lever les foules dans un bar mais il pouvait bien allier les deux, non ? c’était ça, qu’il trouvait magique, le piano était à la fois noble ou populaire, pour celui qui savait en maîtriser les touches.
il baisse les yeux sur son portable, posé sur ses genoux. forcément, il a un sourire et s’empresse de répondre le plus discrètement possible. oh crois moi, avec ce que j’ai vu, elle a déjà commencé à changer. peut-être qu’un jour il arrêterait sa provocation à deux balles mais pour l’instant, ça l’amusait. il voulait voir jusqu’où il pouvait aller, il voulait pousser baby dans ses retranchements et voir un peu du vrai lui. il l’avait vu nu, alors il pouvait bien faire tomber le masque maintenant. le téléphone vibre une seconde fois sur sa cuisse. message, plus inattendu, il hausse un sourcil avant de le regarder, pour déceler sur son visage une expression qui pourrait éventuellement appuyer cette déclaration. hâte de voir ça, je n’ai d’yeux que pour toi. il était prêt à jouer.
l’élève appelé finit alors de jouer son morceau. le professeur hoche doucement la tête, n’ajoute pas d’autres commentaires avant de regarder sa liste pour chercher quelqu’un à appeler. pas inquiet pour deux sous de jouer un morceau qu’il commence à bien maîtriser, peter se laisse aller contre son dossier, se rapprochant un peu de baby. il ouvre la bouche pour parler mais le prof appelle son prénom pour le faire passer. il se lève rapidement, envoie un clin d’œil à son nouvel ami avant de se mettre au piano.
rituel superstitieux de craquage de doigts, il finit par s’y mettre. le peter insolent et impulsif change alors du tout au tout. ses traits s’adoucissent alors qu’il entame le morceau. le dos droit, les épaules relâchées, il semble se détendre. toujours un léger sourire aux lèvres, il poursuit gracieusement alors que cette petite bulle mélodique se forme autour de lui. rien n’y personne ne pourrait la percer, seul la dernière touche, la dernière note la fera exploser. il ne pense plus à rien, même cette histoire avec baby semble lointain. |
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| Sujet: Re: triptych 1 for piano (peter) Mar 8 Fév - 20:49 | |
| "hâte de voir ça, je n’ai d’yeux que pour toi." le poids de ces mots écrasa un peu ton coeur. tu verrouillas ton téléphone sans y répondre, car un regard vers lui suffisait amplement. un regard long, un silence qui s'imposait par-dessus la mélodie du piano, un silence bruyant de confessions. ce message, c'était un message qui sous-entendait une chose: la porte était grande ouverte, et vous l'aviez franchie tous les deux. les mains jointes, tu fais tourner ta chevalière à la base de ton index. dessus, il y a tes initiales, un A et un B gravés dans le métal. le regard de biais, tes yeux ne le quittent pas pendant plusieurs longues secondes.
il a les yeux bleus-gris, le menton un peu en avant. ni brun, ni blond, mais un parfait entre-deux. il sourit, beaucoup, comme s'il voulait porter l'attention principalement sur ses lèvres. comme s'il voulait prouver à tout le monde qu'il était heureux, plus heureux que d'autres en tout cas. plus heureux que toi. c'est pas bien compliqué de l'être plus que toi, t'as envie de lui dire. t'as envie de lui dire qu'il n'y a pas à se vanter, à pavaner son sourire ainsi, à montrer au public à quel point l'on trouve la vie belle et simple. t'as envie de lui dire que tout le monde n'a pas sa chance, mais tu ne dis rien. tu ne dis rien parce que ça le rend beau, et que finalement, t'aimes bien le voir comme ça. souriant. amusé. bon enfant. comme si vous viviez dans la même tour dorée, mais pas au même étage. lui plutôt sur le toit, près du ciel ; toi plutôt dans le caniveau.
un silence, puis un nom, un clin d'oeil, et il disparaît de ton champ de vision. il y réapparaît quand tu tournes la tête vers le piano: il est assis là, bien droit, son cul posé sur le velours bordeaux du tabouret. un pied sur la pédale de droite, les mains en l'air comme un ange qui passe, qui s'abattent finalement sur les touches, avec puissance et beauté. ton regard s'assombrit alors que le morceau redémarre. en mieux, cette fois. son doigté n'est pas comparable à celui qui l'a précédé ; peter est doué. et tu ne peux pas supporter ça. ta jambe gauche se remet à trembler. tes boucles tombent devant tes yeux et tu ne fais aucun effort pour les empêcher de te cacher, ou plutôt de le cacher lui de ton champ de vision.
le temps passe, la mélodie s'allonge, tes oreilles sifflent: tu n'as pas envie d'écouter à quel point peter est bon, tu n'as pas envie de savoir s'il est meilleur que toi. tu ne veux pas entendre le silence des souffles coupés, ni le battement des coeurs amoureux, ni les félicitations d'un prof satisfait. tu ne veux plus rien entendre, et seule l'angoisse t'empêche à ce moment-là de te boucher les oreilles, de partir en courant, de claquer les portes, de lui hurler dessus. quand le morceau se termine, tes épaules sont courbées, tes poings serrés, ton visage fermé. tu jettes un coup d'oeil à l'horloge plantée en haut du mur: il ne reste que cinq minutes du cours. enfin, tu t'dis. tu devrais passer entre les mailles de filet, et ne pas avoir à jouer. machinalement, tu t'es mis à mâcher l'intérieur de ta joue: un tic douloureux mais soulageant. quand peter se relève, tu tournes la tête, puis fixe le sol. tu ne veux ni le voir, ni lui parler. |
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| Sujet: Re: triptych 1 for piano (peter) Mar 8 Fév - 21:20 | |
| il est doué. il le sait. il a entendu des tas de fois, qu’il avait du talent, que s’il le voulait, il pourrait être la prochaine étoile montante du classique. que s’il était sérieux, il pourrait devenir célèbre. mais ce n’était pas ça qui l’intéressait, ni la reconnaissance de ces pairs, ni la richesse et la gloire. il voulait juste transmettre ses émotions aux autres, il voulait pendant quelques minutes transformer leur vision du monde et leur offrir un moment hors du temps. c’était pas présomptueux, c’était juste sa façon de voir les choses et pour lui, il était capable de tout ça. la dernière année de conservatoire n’était qu’une formalité, ce n’était que du temps gagné avant de réellement se plonger dans sa carrière d’artiste.
il se concentre pour les dernières notes, caressant presque les touches. c’est toujours la fin, la partie la plus marquante d’un morceau. il finit alors délicatement, avant de prendre un moment. il ôte alors ses mains du clavier, se tourne avec toujours ce sourire foutrement agaçant sur les lèvres. humble, pour une fois, il se lève en silence, sans révérence au autre geste un peu provocateur. il a d’la chance, le professeur lui accorde plus qu’un hochement de tête et une moue pensive, il a le droit à un regard et un sourire. peut-être qu’il a été meilleur. quoi qu’arrêtons cette fausse modestie, il sait qu’il a été meilleur. plus fluide, plus puissant, plus agréable à l’oreille.
il revient poser ses fesses à côté de baby, cherche son regard, prêt à lui balancer ce qu’il n’avait pas pu lui dire avant d’aller jouer. mais rien, il s’retrouve face à un mur. il ne le regarde pas, pas de messages, rien. comme si entre avant et maintenant, un fossé s’était soudainement creusé. il le regarde, avec incompréhension alors que le professeur prononce quelques mots. alors peter se tait, regarde sa partition annote quelques mots, dans la marge. il est pas con, y’a quelque chose qui va pas, qui a changé entre le moment où il a joué et le moment où il est revenu ce rasseoir. il avait eu une mauvaise nouvelle ? ou il se mettait à subitement le détester. pourtant, il pensait qu’ils avaient fait un pas vers l’autre aujourd’hui, à coup de taquineries et de sous entendus, il pensait qu’il avait réussi son coup.
il reste dans l’incompréhension jusqu’à ce que le prof les libère. il range ses affaires, récupère son skate négligemment posé à côté de lui, hésite, perd alors un peu de sa superbe, de son sourire. il a sûrement fait quelque chose de mal pour que baby se referme comme ça, et il s’en veut. tout va bien ? il demande finalement, planté à côté de lui. c’était sympa ce cours à côté de toi, t’as quoi après ? moins confident, plus hésitant. le fait que peter n’a pas toujours été ce grand garçon sûr de lui à la répartie parfois un peu grivoise. le fait de se prendre un stop aussi fort le laissé un peu abasourdi. |
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| Sujet: Re: triptych 1 for piano (peter) Mar 8 Fév - 22:15 | |
| il y a un océan qui ne regarde que toi, là. tu sens son bleu qui ne te quitte pas des yeux, ou alors seulement l'espace d'une seconde. toi, t'as le regard fuyant, qui cherche sans cesse un point d'ancrage, n'importe où, quelque part à regarder qui ne soit pas lui. tu passes des carreaux blancs du sol aux chaussures de l'étudiant devant toi, les premiers sont tâchés et les deuxièmes ont des lacets violets. tu cornes le coin des pages de ton carnet, ronge les cuticules de tes ongles, et fais tourner pour la millième fois sans doute la chevalière que tu portes au doigt. rien à faire: sa présence est lourde comme trois porte-conteneurs, il ne fait rien de spécial pourtant tu ne sens que lui, là, tout près, probablement confus et esseulé.
mais seul, tu l'es aussi. parfois t'as l'impression de toujours l'avoir été, même parmi la foule, la famille et les amis. y a un truc qui tourne pas rond là-dedans, tu t'dis, non, y a un truc qui déconne, un truc qui fonctionne pas correctement. petit déjà t'enchaînais les rendez-vous médicaux, les séances d'une heure qui ne mènent à rien, le mutisme devant les yeux qui t'observent, te questionnent, te jugent. la boule dans la gorge, des tas de choses à dire et jamais rien qui sort. même respirer, tu sais pas faire comme il faut.
dans un flou général, t'entends une voix suivie par des chaises qui se raclent et un brouhaha dominant: tu grinces des dents quand tes acouphènes reviennent, comme barrière à des bruits parasites. tu suis le mouvement, te lève les poings toujours serrés, range tes partitions, ton carnet, ton crayon. tu t'es enfilé toi-même une collerette, une grande bien opaque, pour rien voir si ce n'est droit devant toi. au moment où tu te bats avec la fermeture éclair de ton sac, t'aperçois le bout de ses chaussures à lui, immobile. "tout va bien ?", il dit. "non, peter, il n'y a rien qui va. tu prends trop de place, avec tes larges dents et tes grands doigts. moi, je suis tout petit, minuscule, microscopique. bon à rien, inutile, abandonné par sa propre mère, une progéniture cassée, pourrie jusqu'à la moêle, tu comprends?" t'aimerais lui dire. t'aimerais, vraiment.
"c’était sympa ce cours à côté de toi, t’as quoi après ?" tu lèves la tête vers lui, plonge tes yeux dans les siens: ton océan à toi. t'enfiles à ton épaule l'une des deux bretelles de ton sac, il pend d'un côté de ton dos. prêt à partir. tu vois qu'il ne sourit plus qu'à moitié, et toi en face, tu ne souris plus du tout. "rien." tu dis, d'abord. "je sais pas, en fait. je rentre." t'es à bout, fatigué, tendu, sur les nerfs. ta main tremblotante agrippe ton sac et se serre fermement autour de la bretelle, comme si la crisper aussi fort la rendrait plus immobile.
planté là, tu ne sais plus quoi faire. tu veux partir, rentrer chez toi, prendre l'air, hurler dans un coussin, hurler sur les gens, casser quelque chose, dépenser de l'argent, virer quelqu'un. tu mates d'un oeil distrait la porte ouverte, celle que tu rêves de franchir, mais peter est là devant toi, et tu ne te vois pas partir comme ça, le laisser là avec son air penaud. il te faut quelque chose, un verre, un joint, un cacheton, n'importe quoi, quelque chose pour te retrouver, pour tout oublier, pour arrêter de trembler, pour te sentir vivant. |
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| Sujet: Re: triptych 1 for piano (peter) Mar 8 Fév - 22:42 | |
| il se sent tout con, un peu penaud, vraiment l’impression d’avoir fait la connerie du siècle. pourtant ça devrait pas le toucher, ils sont pas vraiment proche, ils se connaissent à peine. ils ont partagé une nuit ensemble, c’est tout. ça ne devrait rien signifier, rien et pourtant, il s’trouve touché par ce soudain changement de comportement. et puis enfin, baby relève la tête, plonge ses yeux dans les siens. enfin. il est prêt à dégainer une blague, à lui remontrer ce sourire qu’il n’ôte jamais mais cette fois-ci, peter n’y lit rien. il se stop, visage neutre, il s’dit que ça doit être lui, qu’à un moment, il est allé trop loin. d’accord.
peter était de ces personnes qui n’aimaient pas se disputer avec les gens. il n’aimait pas le conflit ou les confrontations. il était un genre de bisounours en fait, coincer dans son monde, pensant quron pouvait éviter le pire en ne pensant qu’au meilleur. il avait été élevé comme ça aussi, dans cette bulle protectrice. on l’encourageait à se blesser, en lui répétant que c’était pas grave, que c’était ça le vie. des blessures et des coups mais aussi des couleurs et de la lumière. éternel optimiste. alors forcément, passer du blanc au noir avec baby, ça le frustrait horriblement. il avait presque envie de le prendre par les deux épaules et le secouer un peu, histoire de voir autre chose qu’un visage crispé.
mais il marque simplement un temps d’arrêt avant d’empoigner plus fermement son skate. le message est passée, leur entente cordiale n’aura donc duré que le temps d’un cours. soit. bonne journée alors. il commence à tourner les talons, s’en voulant déjà de dire ce qu’il allait faire. parce qu’il avait bien compris, que baby ne voulait pas de lui. mais il pouvait pas s’en empêcher, en plus d’être un crétin heureux, il était un crétin heureux avec un besoin éternel d’aider les gens. alors il serre la mâchoire, se tourne une dernière fois. t’en auras sûrement pas envie mais si t’as besoin, tu peux me parler. naze, ridicule, vraiment. mais ça lui aurait pas ressemblé de simplement prendre un air détaché, lui balancer un « plus tard » du bout des lèvres pour le revoir deux semaines après. et puis, la prochaine fois qu’ils se verraient, luz sera là. ça changeait tout.
il reste figé encore quelques secondes avant de partir pour de bon, s’empêchant de jeter un regard en arrière. peut-être qu’un jour, il comprendrait. mais pour l’instant, ça ne le concernait pas et il préférait ne pas s’emmêler, il avait ses propres questionnements à gérer.
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| Sujet: Re: triptych 1 for piano (peter) Mar 8 Fév - 23:39 | |
| après le tien, c'est son visage à lui qui se ferme. il y a dans l'air une tension palpable, une électricité de toi à lui qui semble parfois s'affaiblir, comme pour faire plus mal par la suite. tu vois ce fil rouge invisible entre vos deux corps agités ; est-ce qu'il le voit aussi? est-ce qu'il le sent s'étirer quand il s'éloigne, se rétrécir quand il s'approche? toi, t'es attiré, tiraillé, secoué. t'as envie de couper ce fil, l'arracher, faire des noeuds, peut-être même étrangler l'un de vous deux avec.
"d'accord." c'est un d'accord qui fait mal, même à toi, même quand tu l'as déclenché. l'intérieur de ta joue te fait mal, tu saignes sans doute un peu. tu prends une grande inspiration ; tu te sens partir, partir loin, comme si t'étais plus là, comme s'il restait qu'une coquille vide, un trou qu'on sait impossible à combler. et il s'en va. il t'offre son dos, sa cambrure, sa nuque, la descente de ses cheveux. tes épaules se relâchent comme soulagées, dans l'attente inespérée peut-être de se retrouver enfin seul, sans les bruits, les regards, les attentes et les apprioris.
"t’en auras sûrement pas envie mais si t’as besoin, tu peux me parler." il tente, une énième fois, et tu te demandes comment il ne s'est pas éreinté à la tâche, aujourd'hui. te supporter, t'arracher des sourires, te faire parler de toi, ça doit être fatiguant. il te connait tout juste et il est encore là, à te tendre la main, à s'inquiéter, à vouloir t'aider. tu sers un peu plus les dents, mais ton mutisme est sans faille et aujourd'hui, rien de plus ne sortira. tu ne penses déjà qu'à rentrer chez toi, tirer les rideaux, demander un plateau avec un whisky très fort et très coûteux, caler la moitié de la bouteille au moins et te rouler en boule sous les draps bleus nuits, propres de la veille.
quand il franchit la porte, tu comptes jusqu'à cinq. un, deux, trois, quatre, cinq. et tu pars à ton tour, du côté opposé du sien. un coup de fil à ton chauffeur, et une pensée qui te revient: cette journée fut mauvaise. |
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