Can't you hear ? - louvae#1

@Shae Alvarez-Hawkins  

Legends never die. When the world is calling you, can you hear them screaming out your name ? Legends never die, they become a part of you every time you bleed for reaching greatness relentless you survive.

Simples baisers du rêve, celui qui se faufile en elle, celui qui dompte ses peurs, qui parvient à faire frissonner son âme. Celui qui guide ses pas, lorsque, paupières lourdes, elle laisse l'euphorie lui monter à la tête, que son esprit s'emballe, que son cœur virevolte, que son corps s'envole.

Il n'était que quatorze heures, personne ne devait rentrer, personne ne devait passer cette porte, elle était seule et libre dans cette maison qui l'abritait désormais. Aucune âme à l'horizon, monsieur au travail, le petit à l'école, et son employeuse à la télévision. L'aspirateur dans ses mains, elle savait parfaitement que dans ce genre de moments, elle pouvait profiter, s'enfuir dans un monde virtuel, s'échapper par la musique, ou rejoindre les quelques amis qu'elle avait, ceux qui ne l'avaient pas trahie, ceux qui étaient restés auprès d'elle, quand plus rien allait. Pourtant, une pulsion, une envie, la simple idée de voir sur le visage de Shae, cette joie face à la maison rangée, totalement nettoyée, comme si soudainement, une corvée de plus s'affichait sur la liste des faits. Une simple envie de la voir sourire, d'imaginer encore une fois son visage s'illuminer, sans comprendre pourquoi ce besoin se faisait de plus en plus sentir. Elle ne se rendait pas compte, la miss en sous-vêtements, que son cœur se serrait toujours plus, que son regard ne savait plus que changer, apparaître telle une douceur, face à la splendide patronne. Elle ne se rendait pas compte, la louve qui s'amusait, à peine sortie de la douche, à peine habillée, qu'elle se mettait à rêver d'elle, que son monde changeait. Que son âme entière brillait. Qu'elle était heureuse.
Ce qui ne t'arrivait pourtant jamais. Ce qui n'était pas arrivé depuis longtemps, en tout cas. Depuis que les lignes étaient devenues droites, que le cœur de Liam s'était arrêté de battre, que l'espoir qu'il se réveille s'était évanoui. Tu n'avais jamais pu l'accepter, tu ne l'accepterais jamais. Ton frère était mort, et tu avais l'impression que c'était à ce moment là que ta vie s'était mise en déroute, que le fil de ton destin s'était coupé à jamais. La mort, le viol, l'avortement, la dépression. Tout n'avait commencé qu'à cause de ta mère, et tu n'avais jamais songé à ce retour du bonheur. L'impression d'enfin compter, d'être autonome, bien accueillie. L'impression de pouvoir faire confiance, chose qu'elle n'avait jamais plus osé faire. Seule Alix et Nikki avaient été épargnées, ainsi que la bande et les parents d'Elio. Et là, seulement là, alors qu'elle était seule, casque sur les oreilles, en petite tenue, aspirateur à la main, dansant au rythme de la musique, se rendait-elle compte qu'au final, cette vie n'était pas si mal.
T'avais parcouru un long chemin, Louve. Affronté des démons que tu n'aurais jamais imaginé dans une autre vie. T'avais remonté cette foutue pente, alors que tout te trainait vers le bas. Alors que rien ne te retenait plus à la surface, à part la main désespérée de ta sœur. Ce n'était peut-être pas le genre de combat épique, ni même un duel avec la mort ou la vie aussi difficile que certains pouvaient expérimenter tous les jours, mais t'avais osé avancer quand tout te semblait noir, pour trouver une petite lueur d'espoir dans la vie de tous les jours.
Elle avait surmonté sa peur. Presque. Et pouvait oublier les tracas, l'espace de quelques heures. L'objet entre ses mains lâché soudainement, elle se mettait à chanter, en accord avec la musique, bien incapable de s'arrêter, sauf quand le regard retrouva son jumeau sacré, et que son corps se retrouva finalement face à Shae.
Pivoine aux joues, presque incapable de bouger, figée dans un instant irréel, elle trouva la force de bredouiller Oh, S-Shae... Vous êtes rentrée... Plus tôt que d'habitude...
Elle avait honte.

(c) mars.

CAN'T YOU HEAR ?
@Louve Barton

Il est tôt. Desmond a fait en sorte de terminer rapidement l’émission, prétextant un rendez-vous important qu'il ne voulait pas louper. Pour toi, c’est l’occasion de rentrer à la maison, de profiter un peu sans avoir à courir partout, avant de retourner dans ta routine habituelle.
Et c’est perdue dans tes pensées, que tu tournes la clef dans la serrure, oubliant que celle-ci était déjà ouverte puisque Louve est sur place. D’ailleurs, tu entends rapidement le bruit de l’aspirateur, ne couvrant qu’à moitié la voix de la jeune brune, qui s’amuse à chanter à l’autre bout de la pièce, en rythme avec la musique. Sa seule présence suffit à te faire vibrer. Ce plaisir de la voir à chaque fois, même pour n’échanger qu’un bonjour ordinaire, un simple regard ou même un sourire timide et courtois. Ce petit bonheur quotidien, qui te donne encore la force de te lever le matin pour aller travailler. Ça, et ton fils.
Tu t’avances discrètement dans le salon, découvrant la jeune fille au pair en train de danser en sous-vêtements. Tes lèvres s’étirent lentement, dévoilant un sourire amusé devant la Louve emportée dans son monde. Amusée, mais pas seulement. Intriguée, perturbée, charmée par ce corps qui se déhanche librement devant toi. Tu ne le réalises pas, mais tu la dévores du regard. Et la réaction de cette dernière, remarquant enfin ta présence après plusieurs longues secondes, te fait lâcher un rire camouflé derrière ta main. « Désolée, je ne voulais pas te déranger dans ton… ménage. » Rire soudainement teinté de malaise, lorsque ton regard se pose à nouveau sur le corps à moitié dénudé de la jeune fille. Ce regard, que tu ne parviens plus à détourner de cette créature qui te fait désormais face, les joues rougies par l’effort, ou plutôt par la gêne qui s’installe peu à peu entre vous. Ton sourire disparaît. Tu ne sais même plus si tu dois t’insulter pour avoir eu des pensées obscènes, rire encore de la situation pour déguiser cette foutue bouffée de chaleur, ou en vouloir à Louve de se balader dans la maison en petite tenue. Et si c’était Tom, qui était entré à ce moment-là?
Tu reprends rapidement le contrôle, une main glissant dans ta chevelure, tic nerveux. Et tu lui offres à nouveau ce sourire, cependant bien moins naturel. « Tu n’étais pas obligée de ranger la maison, ça me gêne, tu en fais déjà tellement. » cette fille est un véritable cadeau. Nikki avait bien fait de te proposer Louve en tant que fille au pair. Elle n’est là que depuis quelques mois, mais tu sembles avoir déjà oublié comment tu faisais pour gérer la boutique, l’émission, Elio et tout le reste, avant son arrivée… Ton regard quitte rapidement celui de la jeune brune, pour se réfugier vers l'anse de ton sac, que tu tritures nerveusement. Puis tu te décides enfin à aller poser ce dernier sur la chaise la plus proche, avant de l’abîmer. « L’émission d’aujourd’hui s’est terminée plus tôt que prévu. Je passais juste pour me changer avant d’aller à la boutique. » Tu continues en enlevant ton manteau, tes pensées divaguent alors que tu repenses à la tête de Louve à ton arrivée, faible rictus en coin. « Enfin, si tu t’amuses comme ça chaque fois qu’il n’y a personne à la maison, j’aimerais bien finir à cette heure plus souvent. » Tu réalises un peu trop tard que cette phrase pourrait avoir un double sens, et tu t'empresses de te justifier. « … Pas pour te voir… enfin si mais… pour te voir danser ! Enfin pas en sous-vêtements mais… Parce que c’était drôle ! De te surprendre… Pas pour ce que tu crois… Enfin, ne crois rien. » Tu bafouilles, le regard plein de détresse en direction de la jeune fille. Et dire que voulais seulement éviter de passer pour une perverse. « Pardon, c’est gênant. »